Une famille à La Réunion "échappée de quatorzaine" verbalisée chaque jour pour infraction au confinement

Une famille réunionnaise a quitté, lundi 6 avril, l'hôtel dans lequel elle était soumise à un confinement obligatoire. Un arrêté préfectoral pris sur l'île impose une quatorzaine à toute personnage revenant de voyage. Rentrée à la maison, cette famille a vu débarquer la police, venue les verbaliser.
L'histoire pourrait prêter à sourire si une pandémie mondiale de coronavirus ne faisait pas des milliers de morts chaque jour. 
 

Des conditions "intenables" dans un hôtel haut de gamme 

Lundi 6 avril, 9 personnes dont une famille de 6, placées en quatorzaine dans un hôtel réquisitionné du chef-lieu réunionnais, ont quitté les lieux, pour rentrer chez elles, rapporte Réunion La 1ère. 
De retour d'Inde, la famille était confinée et placée en quatorzaine, mais a choisi de quitter les lieux pour retourner à son domicile. 
Après quelques jours, la famille a décidé qu'il serait mieux pour les enfants de rentrer à la maison. Selon eux, les conditions de vie dans cet hôtel étaient "intenables" ou "invivables". 
Pas vraiment d'accord, dans un communiqué, la Préfecture de la Réunion, a indiqué que ces personnes s'étaient vues attribuer des chambres d'un hôtel reconnu pour son caractère haut de gamme. Traiteur pour les repas, fruits, légumes, viennoiseries, téléphone, téléviseur et accès Wifi étaient à la disposition des confinés. 
Après une première tentative de fuite de la quatorzaine, stoppée par les forces de l'ordre, ils ont tous été verbalisés : 135 euros par personne. 
En effet, le fait d’avoir quitté le centre d’hébergement sans autorisation constitue une violation de l’arrêté préfectoral en vigueur explique Réunion La 1ère. 
Ils réussissent toutefois à regagner leur domicile, après une nouvelle tentative. 
Mais l'histoire ne s'arrête pas là... 
 

Verbalisables tous les jours

Pensant en avoir fini avec la loi, la famille voit débarquer à son domicile, le lendemain (mardi 7 avril), des policiers, venus à nouveau les verbaliser. Etant en violation de confinement, à chaque fois qu’il sera constaté que ces personnes ne sont pas dans le centre de quatorzaine où elles ont été placées, elles seront verbalisables, a expliqué le Préfet. Selon Réunion La 1ère, le haut-fonctionnaire a par ailleurs effectué un signalement au Procureur de la République de Saint-Denis sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale. Le Procureur de la République pourra décider de poursuivre devant le tribunal correctionnel en retenant la qualification la plus adaptée.
A la Réunion, depuis le 30 mars, tous les passagers arrivant sur l'île sont soumis à une quatorzaine obligatoire en centre d’hébergement dédié. Mesure prise pour freiner la propagation du virus sur le territoire.
Les personnes verbalisées à quatre reprises sur un même mois, encourent 6 mois de prison et 3 750 euros d’amende. Ce qui pourrait arriver, si la famille ne retournait pas à l'hôtel de quatorzaine.