Une fête nationale sans feux d'artifices... officiels

Show pyrotechnique dans un hôtel
C'est le décret publié le 9 juillet dernier qui stipule très précisément la réglementation en la matière : "Afin de prévenir les risques de troubles graves à l'ordre public au cours des festivités du 14 juillet, sont interdits jusqu'au 15 juillet inclus, la vente, le port, le transport et l'utilisation d'articles pyrotechniques et artifices de divertissement sur l'ensemble du territoire national." De fait, et en raison des risques en tout genre, contrairement aux particuliers, les communes préfèrent ne plus prévoir de séances pyrotechniques dans leur programme pour la fête nationale.

C'est probablement les manifestations consécutives au décès du jeune qui ont motivé la signature d'un tel décret par la Première Ministre. Il s'agissait vraisemblablement de tout faire pour éviter de remettre le feu aux poudres et relancer les manifestations enflammées de ces dernières semaines.

Feux d'artifice en vente

Mais à vrai dire, il y a longtemps que les feux d’artifice officiels du 14 juillet ne sont plus d'actualité. Pour de multiples raisons tournant autour des questions de sécurité particulièrement des personnes, les communes préfèrent oublier de telles activités. Il faut dire que les risques encourus en cas d'accident sont souvent prohibitifs.

Pour autant, des feux d’artifice, des pétards, il y en aura malgré tout. Malgré les interdictions globales renforcées par des mesures communales, ni le 31 décembre, ni le 14 juillet ne sont silencieux. Ici avec de bruyants pétards, là avec les traces multicolores des feux d’artifice privés.

Des situations qui devront composer avec l'article 2 du décret du 9 juillet 2023 qui prévoit que :

"Les interdictions prescrites à l'article 1er ne sont pas applicables lorsque l'acquisition, le port, le transport et l'utilisation des matériels qu'il mentionne sont le fait de professionnels disposant des agréments et habilitations requis ou de collectivités publiques".

Article 2, Décret n° 2023-576

Et malgré le traumatisme de l'incendie du bazar chinois de la rue Sadi Carnot à Pointe-à-Pitre qui avait fait 8 morts, le 21 décembre 2007, les conditions de vente sont toujours les mêmes par endroits.

Parce que malgré ce décret, aujourd'hui en France, le tir d'un feu d'artifice sur terrain privé est possible toute l'année sans autorisation. La réglementation prévoit en effet que le tir d'artifices de divertissement des catégories F2 et F3 (dans la limite de 35 kg de poudre noire) sur un terrain privé, n'est pas soumis à autorisation administrative.

Cependant, il vaut mieux avertir la mairie au préalable. Un simple formulaire pour avertir du tir d'un feu d'artifice suffit. Il ne s'agit pas de demander une autorisation mais bien d'avertir du projet.

De même, il convient de prévenir le voisinage proche de l'horaire du tir pour ne pas risquer de devoir réponde de plaintes pour nuisance sonore.

Précisons enfin que l'usage des feux d'artifice doit exclusivement se faire à l'extérieur dans de grands espaces, loin de toute habitation et de la végétation. Une distance minimum de 25 mètres entre les spectateurs doit être respectée.

Et puis, il faut aussi se souvenir que pétards, feux d’artifice et animaux, particulièrement les chiens, ne font pas bon ménage. Beaucoup d'animaux domestiques disparaissent pendant les nuits éclatantes et provoquent des accidents sur la voie publique, apeurés qu'ils sont par les bruits des engins pyrotechniques.