Une journée pour sensibiliser le grand public à l'endométriose

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Si certains l'ont mise en exergue dimanche dernier, ailleurs, c'est autour d'une autre date, celle du 7 mars que la sensibilisation à l'endométriose s'est faite. Elle donne lieu alors à une semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose. En Guadeloupe, on ne perd aucune occasion pour sensibiliser les uns et les autres à cette pathologie et à ses conséquences souvent invalidantes pour celles qui les subissent. Devenue désormais une cause nationale, l'endométriose est une réalité que nul ne peut ignorer .

Loin d'être du fait de règles difficiles, l’endométriose est une affection gynécologique qui concerne  au moins 10 à 15% des femmes en âge de procréer, à des degrés très divers .qui  perturbe particulièrement le bien-être physique des femmes qui en sont victimes.

De plus,  elle peut avoir des conséquences psychologiques et peser sérieusement sur la relation avec les autres. 

La Journée mondiale contre l’endométriose du 28 mars est donc l’occasion de faire connaître cette maladie encore enveloppée de taboue.

Parce que, malgré le nombre important de femmes atteintes d'endométriose, cette maladie gynécologique demeure encore mal repérée. Les connaissances sur l’endométriose par les professionnels de santé restent insuffisantes et les retards de diagnostic importants.

A l’Inserm, des équipes de recherche travaillent depuis plusieurs années pour mieux appréhender la maladie et améliorer la vie des patientes touchées par des douleurs souvent invalidantes, causes de fatigue, de dépression, ou d’anxiété.

Mieux connaître la maladie pur mieux l'appréhender .

Elle se caractérise par la présence anormale, en dehors de la cavité utérine, de fragments de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus. Ces fragments vont s’implanter et proliférer sur de nombreux organes sous l’effet de stimulations hormonales.  Les principaux symptômes sont des douleurs (douleurs pelviennes notamment, surtout pendant les règles) et, dans certains cas, une infertilité.

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Sensibilisé lui-même à ce problème de santé, le Président de la République souhaite qu'une vraie  Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose soit trouvée et mise en place. Et c'est à l'INSERM qu'il a été confiée le soin d'élaborer cette stratégie et de proposer sa mise en œuvre.

Cela passe par un vaste programme de recherche mais aussi par une vérification plus poussée de tout ce qui est présenté comme solution miracle. 
Ainsi, l'annonce d'un test salivaire qui permettrait de déceler l'endométriose avait provoqué un ouf de soulagement, quant on sait que l'un des premiers problèmes posés en la matière est celui du diagnostic tardif.
Pour autant, l'INSERM après analyses et réflexions, a dû conclure que : 

Ces travaux ouvrent donc de nouvelles perspectives de recherche pour le dépistage de l’endométriose et permettent de mettre en lumière la problématique des retards de diagnostic. Néanmoins, en l’absence de données supplémentaires, il convient de rester prudent et de mener d’autres études pour s’assurer de la fiabilité et de la pertinence de l’approche pour le dépistage à grande échelle.

INSERM

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Pour autant, l'Institut se réjouit de pouvoir mettre en avant les travaux qui ont conduit à identifier des microARN, des biomarqueurs que l'Institut estime  prometteurs dans plusieurs domaines de la médecine pour dépister plus précocement certaines maladies. 

Cependant, les recherches se poursuivent pour améliorer la connaissance et la reconnaissance de l’endométriose par les soignants, mais aussi, mettre fin aux violences médicales (c’est-à-dire d’affirmer que les symptômes sont d’origine psychologique, mettre fin à des positions paternalistes ou infantilisantes).
Enfin, améliorer la prise en charge des symptômes et soins spécifiques à l’endométriose (soit une meilleure gestion des douleurs, de l’infertilité et des problèmes liés à la vie sexuelle).
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Les résultats de cette étude pourraient être utiles pour concevoir une meilleure prise en charge de l’endométriose en tenant compte du point de vue des patientes.

Voir aussi : Endométriose : le combat de la Martiniquaise Sandrine Gruda