"Une nomination qui est consternante" : Anne Genetet, nouvelle ministre de l’Education nationale, loin de susciter l’enthousiasme des syndicats

Anne Genetet, alors députée des Français établis hors de France, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 octobre 2023.
Anne Genetet, médecin et journaliste médical de formation, a pris ses fonctions au ministère de l’Education Nationale, après sa nomination dans le gouvernement Barnier, le 21 septembre dernier. À première vue, il n’y a pas de lien entre son profil et le portefeuille qui lui revient. Les syndicats d’enseignants sont très critiques.

L’annonce officielle du nouveau gouvernement a suscité énormément de réactions en Guadeloupe, comme au national.

L’une des grandes surprises de l’équipe choisie par le premier ministre Michel Barnier est la nomination d’Anne Genetet, en tant que ministre de l'Education nationale. Certains syndicats d’enseignants vont jusqu’à parler d’une "erreur de casting", dans l’Hexagone. La députée "Ensemble pour la République" des Français de l'étranger, Macroniste âgée de 61 ans, n’a pas d’expertise sur les questions dont elle a désormais la responsabilité.

Anne Genetet est tout autant jugée inexpérimentée, dans l’archipel.

Déception et doute des syndicats de Guadeloupe

Le SNCL-FAEN se garde de toute conclusion hâtive, quant à la capacité d’Anne Genetet à assumer ses nouvelles fonctions. Les signes ne sont pourtant pas encourageants, selon le porte-parole de ce syndicat.

Le SNCL est, pour le moins, surpris du profil de madame la ministre de l’Education nationale, pour la simple et bonne raison qu’un médecin, quelqu’un qui n’est pas issu, de près ou de loin, du monde de l’éducation, ça peut susciter de la surprise. Nous nous rendons compte de la volonté du gouvernement de faire de l’Education une non-priorité, quand on sait tous les chantiers qui ont été mis en œuvre, puis abandonnés ou reportés. C’est un signe qui n’est pas rassurant, pour nous, enseignants, qui ne nous laisse pas augurer de bonnes choses.

Teddy Tancons, secrétaire général SNCL-FAEN Guadeloupe

Doutes et craintes d’un côté.
Consternation de l’autre. La FSU déplore cette nomination. Pour cette organisation syndicale, Anne Genetet, "qui ne connait rien à l’Education nationale", est trop éloignée des préoccupations des acteurs de ce secteur.

Nous sommes extrêmement déçus. Nous avons une ministre qui, visiblement, n’est qu’un clone de Gabriel Attal et qui n’est déléguée là que pour continuer la politique mortifère menée depuis de nombreuses années, au niveau de l’Education nationale. Nous sommes mobilisés, depuis pratiquement deux ans, pour refuser le « choc des savoirs ». Nous sommes mobilisés pour qu’il y ait une vraie revalorisation des métiers, pour inciter les jeunes à embrasser cette profession ; je rappelle que, depuis deux ans, 1500 à 2000 postes ne sont pas pourvus au concours. Nous sommes mobilisés pour qu’il y ait une augmentation de 10% du pouvoir d’achat des enseignants. Et rien n’est fait !

Eddy Segur secrétaire général FSU Guadeloupe 

La FSU ne veut plus d’une politique qui "n’a rien apporté de bon à l’école". Mais il redoute que ce chemin soit emprunté.

Première prise de parole jugée "peu convaincante"

Pour ne rien arranger, la nouvelle ministre, dans son premier discours, lors de la passation de pouvoir, a tenu des propos qui se voulait rassurants, mais qui ont eu un effet contraire, ce lundi 23 septembre 2024.

En entrant dans ce ministère, je pense à mon arrière-grand-mère, je pense à ma grand-mère, je pense à ma belle-mère, qui furent toute AESH [NDLR : accompagnant d'élève en situation de handicap], professeur, directrice d’école (...)

Anne Genetet, nouvelle ministre de l’Education nationale

Oui mais voilà : avoir des proches dans l’enseignement, ne fait pas de nous des spécialistes en la matière, ont rétorqué ses détracteurs.
Celle qui a voulu asseoir sa légitimité n’a donc pas convaincu ; pas encore.