Violence des gangs : 84 000 femmes enceintes privées de soins en Haïti

Enfants jouant dans la cour d'un refuge pour familles, Port-au-Prince, Haïti, 14 mars 2024
La violence des gangs perturbe plus que jamais les services de santé. Alors que la demande de soins n’a cessé de s’élever ces dernières semaines, dans la zone centrale de Port-au-Prince, le peu d’établissements encore ouverts n'est plus vraiment opérationnel. Conséquence, certaines catégories de patients n’ont plus accès aux soins de santé. C’est le cas des femmes enceintes.

Elles sont plus de 84 000 selon l’agence de l’ONU pour la "santé sexuelle et reproductive" à ne plus pouvoir bénéficier de soins de santé.

Le plus grand établissement de Santé publique de Port-au-Prince, l’hôpital universitaire d’État est fermé depuis le début du mois de mars.

Douze des 15 établissements soutenus par le fonds des Nations unies pour la population sont également fermés. Les rares hôpitaux encore ouverts sont surchargés. Leur approvisionnement en biens essentiels se heurte au contrôle de plusieurs axes routiers par des groupes armés.

Au rythme où se répandent les violences, la situation pourrait encore se dégrader.

À en croire l’agence onusienne, environ 3 000 femmes enceintes seront bientôt privées d’un soutien essentiel à Port-au-Prince. Parmi elles, environ 500 connaîtront probablement des complications et auront besoin de soins obstétricaux d'urgence. De césariennes, notamment...

Pour tenter de limiter les dommages sanitaires et atteindre les personnes en situation d’urgence, l’agence et ses partenaires haïtiens ont déployé deux équipes mobiles, sur 5 sites où se retrouvent des déplacés, dans la capitale.

Ces équipes accueillent quotidiennement entre 150 et 170 personnes.