Des chercheurs de Guadeloupe épaulés par d'autres équipes françaises ont publié vendredi dernier une étude qui lève le voile sur les effets à long terme du virus du Zika. Le virus est certes bien connu mais la fréquence d'apparition des complications neurologiques étaient encore un mystère.
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L'étude NeuroZIKA est une étude menée par la Professeure Annie Lannuzel et des équipes du CHU de Guadeloupe, avec le concours d’autres équipes françaises (de l'institut Pasteur, du CHU de Martinique, de l'Inserm, l'APHP entre autres). Elle s'est appuyée sur 87 cas dits "sûrs" (environ 130 cas étaient susceptibles d'être pris en compte en tout, mais ils on sélectionné les 87 les plus pertinents et formels).
La première épidémie de ZIKA recensée sévit en Océanie en 2007, sur l'île de Yap. Depuis, de nombreuses autres épidémies ont eu lieu de part le monde…En Asie, Afrique, et plus récemment Amérique centrale ou Amérique du sud…
L'étude a été publiée dans la revue scientifique Neurology. NeuroZIKA visait a répondre a deux interrogations principales :
- quels types de complications neurologique le Zika entraîne t-il ?
- quel est le devenir de ces complications ?
L'étude lève donc le voile sur les effets à long terme du virus (c'est la première fois qu'il y a un suivi dans le temps...14 mois après l'infection) mais aussi sur l’étendue du spectre des complications neurologiques possibles.
L’épidémie de Zika entre 2013 et 2014 en Nouvelle-Calédonie permet d’établir le lien de causalité entre le virus et des dommages du système nerveux comme d'une part chez le fœtus des atteintes entraînant des microcéphalies et d'autre part chez d'autres patients des atteintes des nerfs périphériques, plus connues sous le nom de syndrome de Guillain- Barré.
On sait désormais qu'il existe d'autres complications :
- confusions avec fièvre
- déficit de motricité d'un côté du corps
- troubles urinaires
- céphalées
- baisse de la vue
- paralysie faciale
- 1 cas d'AVC chez un des 10 enfants de l'étude.
L’intérêt de l’étude est donc multiple. En cas de nouvelle épidémie de Zika, le corps médical saura quoi chercher et comment mieux prendre en charge les patients pour réduire le risque ou l’impact des complications neurologiques.
Aussi, selon les chercheurs une grande partie de la population aurait été infectée par le Zika sans le savoir, les résultats de l’étude pourraîent donc être utile à des personnes souffrant aujourd’hui de complications neurologiques liées à la maladie et passées inaperçues lors de l’épidémie qui nous a concerné en 2016.
A voir le reportage de Julien Babel et Christian Danquin :