Le maire de Mana veut récupérer le site de l'Acarouany occupé illégalement par 44 familles

La municipalité de Mana souhaite récupérer le site de l'Acarouany, classé monument historique pour le réhabiliter mais il est depuis de nombreuses années occupé illégalement par des familles immigrées. Un casse-tête qui a été soumis au préfet Spitz en visite à Mana.
L'occupation illégale du site de l'Acarouany bloque une partie des projets de développement de la commune de Mana. Sur ce site classé monument historique vivent 44 familles  - 60 adultes et 121 enfants - pour la plupart en situation illégale sur le territoire français. Cette population d'immigrés qui vit dans des conditions sanitaires très difficiles, sans eau notamment, croit néanmoins régulièrement dans cette zone qui est la proie de trafics en tous genres et du travail dissimulé. 
Le sénateur-maire, Georges Patient fait le constat que Mana comme beaucoup d'autres communes est en but à l'immigration non contrôlée. Les immigrés qui ne trouvent pas à se loger s'installent dans des lieux qui ne sont pas destinés à les accueillir. Plus la situation perdure et plus les communes ont ensuite le plus grand mal à les déloger d'autant qu'elles ne disposent pas de structures d'accueil. En attendant il faut faire face à une situation et réduire l'insalubrité des conditions de vie de ces personnes. Dans les semaines qui viennent, une pompe à eau sera installée et plus tard un château d'eau construit.
Le préfet Eric Spizt, qui visite après visite découvre une réalité sociale guyanaise compliquée affirme que des solutions seront recherchées au cas par cas avec les services de la sous-préfecture. Certains de ces occupants pourront peut-être prétendre à une régularisation de leur situation, pour les autres il faudra envisager une reconduite à la frontière.

Reportage Marc-Philippe Coumba et Yves Robin


Le site de l'Acarouany classé monument historique depuis 1999
Situé à quelques kilomètres de Javouhey le site de la léproserie de l'Acarouany témoigne de l'action menée par la Mère Anne-Marie Javouhey pour les malades de la lèpre. D'abord exilés aux  îles du Salut, ces malades ont ensuite été transférés sur l'Acarouany en 1832. En 1837, une vingtaine de cases et une chapelle étaient déjà implantées sur la trentaine d'hectares de terre cultivés du site.
De 1987 à 1991, beaucoup de surinamais  qui  fuyaient la guerre civile se sont installés sur le site et y habitent toujours.