Un gros sacrifice écologique pour développer une énergie verte

Dans l'État fédéral du Pará au Brésil, des milliers d'hommes travaillent sans relâche dans la construction du barrage géant : le Belo Monte. La réalisation de cet édifice devrait produire 10% de l'électricité du pays mais menace l'écosystème et fait déplacer des populations amérindiennes. 
La transition énergétique est un enjeu majeur pour ces prochaines années. La Guyane notamment devra faire des choix quand à l'origine de la production électrique. Centrales thermiques, turbines marines, barrages, panneaux photovoltaïques sont autant de solutions qui apportent chacune leurs lots d'avantages et d'inconvénients. 

Au Brésil, dans une région aux caractéristiques similaires à notre département, un chantier pharaonique voit le jour : le barrage le Belo Monte.

Un chantier titanesque

Un kilomètre de long, une hauteur qui avoisine les 100 mètres de haut, 6000 tonnes de béton coulé et assez d'acier pour édifier 18 Tour Eiffel. Les chiffres démesurés liés à ce chantier peuvent donner le tournis, mais ce sont surtout les enjeux économiques, écologiques et sociaux qui sont à mettre en avant. 

Assez d'électricité pour "nourrir" la population française 

Le barrage de Belo Monte produirait 10 % de l'électricité du pays, ce qui correspond à la consommation française. Cette énergie pourra non seulement être distribuée aux populations de la région, qui utilisent massivement de l'énergie fossile, mais également être stockée pour gérer les pics d'activité du pays. Une donnée économique importante puisqu'elle réduirait la dépendance énergétique du Brésil et développerait l'emploi. Pendant la durée totale du chantier, ce sont plus de 20 000 personnes qui travaillent jour et nuit. 

Des incidences majeures sur l'écosystème. 

Utiliser les forces naturelles telles que le courant aquatique pour produire de l'énergie semble être une solution respectueuse de l'environnement. Cependant la réalisation d'un tel édifice nécessite un grand sacrifice écologique. Le chantier s'étend sur 45 000 KM2 et l'équivalent de trois fois la surface de Paris se retrouvera à jamais sous les eaux au détriment de la forêt amazonienne. Plusieurs espèces animales et végétales que l'on trouve uniquement dans cette partie du monde sont donc menacées et des populations amérindiennes, présentes depuis plusieurs générations doivent être déplacées. 
L'édifice fait donc l'objet de nombreuses critiques dans le monde. 

Reportage : France 2 : F.Lothaire, P.Morel



Comparaison : le barrage de Petit Saut
Le barrage de Petit Saut fourni près de 40% de l'énergie guyanaise. Il mesure 750 mètres de long en crête pour une hauteur avoisinant les 50 mètres.