La terre guyanaise a la réputation d’être hostile. La colonie est pauvre et ses habitants n’ont pas les moyens financiers d’accueillir cette main d’ œuvre docile et servile. De plus, l’abord des côtes n’est pas facile. Les vents contraires et les mauvaises infrastructures d’accueil n’encouragent pas l’accostage.
Jacqueline Zonzon historienne :
"Les colons de guyane sont pauvres. Ils travaillent très longtemps sur les terres hautes. Ils n'ont pas les moyens d'acheter énormément d'esclaves. Alors qu'ailleurs la culture se fait sur les terres basses. A ce moment là, nos voisins ont besoin d'énormément de main d'oeuvre pour travailler sur les polders. La Guyane est la colonie la moins developpée par la France. La France privilégie Saint Domingue et les Antilles. En Guyane, le nombre d'esclaves atteindra 20 000 en 1820, et puis à l'abolition en 1848, ils seront 13100".
Le Brésil terre d'esclaves
L’Angleterre, elle, aurait déporté 3 millions d’Africains. La France plus de 1,3 millions, principalement vers les Antilles françaises. Enfin, les Pays-Bas, 500 000 notamment au Surinam, ainsi que les Canaries, Madères et les Açores.
Mais c'est au Brésil en Amérique du Sud que la traite prend des proportions phénoménales.
Jacqueline Zonzon confirme :
"Au Brésil aujourd'hui il y a une forte population noire d'origine africaine avec sa culture et son histoire. Là aussi se pose la question de la reconnaissance de la place complète et égale des populations noires avec les autres citoyens. La traite a été particulière car c'était une traite en ligne droite, les négriers portugais allaient directement au Brésil. C'est un sujet de recherche historique extrémement intéressant pour les chercheurs."
La Guyane hollandaise scindée en deux
Au Guyana, sous dominance hollandaise dès la fin du 16è siècle, la puissante compagnie des Indes occidentales gère l’économie de l’île. En 1831, le pays repasse sous le giron des britanniques. Lors de l’abolition de l’esclavage en 1838, 83 000 esclaves sont libérés.La compagnie des Indes occidentales était également implantée au Surinam au 17è siècle. Cette compagnie avait ses propres navires négriers et dès 1602, avait mis en place une route de l’esclavage. Au Surinam, on évoque les chiffres de 300 000 esclaves déportés durant le temps de la traite. L’abolition a eu lieu en 1863.
La résistance : du Surinam à la Guyane française
En 1772, Boni partit en guerre contre les Hollandais. Une guerre violente qui le contraint à franchir le Maroni pour s’établir en territoire français. La communauté appelée aujourd'hui Boni fut reconnue en 1860 par une convention franco-hollandaise.
Les explications de Jacqueline Zonzon historienne :