Accès aux soins directs des infirmiers, kinésithérapeutes et orthophonistes, une voie intéressante pour la Guyane

Loi Rist : désenger les cabinets médicaux et faciliter l'accès aux soins des usagers
On l’appelle la loi Rist du nom de la rapporteuse, membre du parti Renaissance, et elle a été adoptée ce 10 mai par le Parlement. Elle permettra aux patients, dans certains cas, d'accéder directement aux infirmiers en pratique avancée (IPA), aux kinésithérapeutes, aux orthophonistes sans passer par un médecin. Une réponse du gouvernement pour soulager le système de santé français en perte de médecins. Pour la Guyane, grand désert médical, c’est une solution qui pourrait éclaircir l’horizon des médecins qui ne parviennent plus à accueillir de nouveaux patients.

Elargir le spectre de possibilités de se faire soigner alors que règne une pénurie de soignants en France, transformée à en certains lieux en déserts médicaux, et bien sûr sur ses territoires domiens, semble la solution pour le gouvernement. "Six millions de Français, dont 600 000 sont en affection de longue durée (ALD), n'ont pas de médecin traitant"

La loi Rist, sur l’amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, c’est la possibilité pour les patients d’éviter les longues attentes pour un rendez-vous chez le médecin. Obtenir un prolongement de 3 mois de son ordonnance chez son pharmacien. Pouvoir se rendre chez un kinésithérapeute pour des actes simples. Une primo ordonnance auprès de son infirmier, ce sont autant de dispositions qui satisfont, notamment les infirmiers. 

Une avancée certaine pour tous les patients et les professions paramédicales

Pour Mylène Mathieu, infirmière libérale, présidente de l’Union Régionale des Professionnels de Santé de Guyane, cette avancée est une bonne nouvelle pour la Guyane :

«  C’est une bonne chose par rapport à notre situation en Guyane où nous sommes presque dans un néant médical. Aujourd’hui, nous avons 150 médecins libéraux et d’ici 5 ans la moitié d’entre eux aura pris sa retraite. Certains quittent la profession dès maintenant sans attendre la retraite. Nous allons nous retrouver dans une situation post critique puisque qu’elle est déjà critique. »

L’infirmier de pratique avancée a deux années d’études supplémentaires avec différentes spécialités comme, les urgences, la psychiatrie etc… Avec la spécialité : suivi de pathologies chroniques stabilisées, des infirmiers vont suivre mieux les maladies rénales, cardiovasculaires, l’hypertension, les diabètes, toutes les maladies endocriniennes précise Mylène Mathieu.

« Cela vient valoriser le travail déjà effectué. Dans ma patientèle, j’ai plus de 50% de maladies chroniques stabilisées. C’est presqu’une validation des acquis. Les infirmiers viennent vraiment en soutien du médecin qui reste le pilote du parcours de soins. C’est un bénéfice pour l’usager du système de santé. »

Un système où la prévention prend toute sa place

Selon Mylène Mathieu, si cette approche nouvelle fait davantage jouer la complémentarité entre les soignants, elle permettra aussi que la prévention s’exerce mieux :

« Un médecin n’a pas le temps de faire une consultation d’une 1h avec un patient et de faire toute la prévention qu’il faudrait. Ce sont les infirmiers qui le font. Ce travail qui sera mieux rémunéré va être enfin un peu plus reconnu dans l’offre de soins. Cela permettra, par exemple, à certains malades qui ont besoin d’être suivis par un infirmier avant de se faire opérer, d’être désormais remboursés par la Sécurité Sociale ».

Toutes ces dispositions vont faire l'objet d'un décret d'application ces prochains jours.