L’émotion est vive à Sinnamary et dans toute la Guyane. Le cycliste renversé vers 6h ce matin était bien connu dans sa commune. Fabrice Dorilas, membre du Vélo Club de Sinnamary était à l’entraînement lorsqu’il a été percuté mortellement par un véhicule sur la RN1, au kilomètre 110, près de l’entrée de la route de Pointe Combi. Il était pompier volontaire au grade de lieutenant au centre d’incendie de secours de Sinnamary.
Victime d’un choc frontal, Fabrice Dorilas a été renversé par un fourgon qui circulait dans le sens Kourou/Saint-Laurent. Le conducteur de la camionnette s’est arrêté pour lui porter secours. En état de choc, ce dernier a été transporté au CHK.
L’enquête a été confiée à la brigade de gendarmerie de Sinnamary. Elle devra déterminer les circonstances et les responsabilités dans cet accident.
Le Vélo club de Sinnamary durement touché
Fabrice Dorilas était parti ce matin, comme d’habitude, faire sa séance d’entraînement. Sportif accompli, il ne dérogeait pas à ce principe témoigne son oncle, Raymond Dorilas :
« C’est un grand choc ! Il était connu sur Sinnamary, il jouait au football, faisait du vélo, était sapeur-pompier volontaire. Il aimait son sport, faisait chaque année son Tour de Guyane ! Tous les jours il était sur la route en direction d’Iracoubo ou de Kourou, matin ou après-midi ».
Une assiduité qui aura coûté la vie à ce père de famille de 52 ans.
Ce n’est pas la première fois que le Vélo Club de Sinnamary perd tragiquement des sociétaires. On se souvient de ce terrible accident survenu le matin du 18 novembre 2012 où un jeune automobiliste après s’être endormi au volant avait fauché tout un groupe de cyclistes à l’entraînement sur la Matourienne tuant l’entraîneur du club de Sinnamary, Joël Deschene et le coureur Ferreol Italien.
Et l’histoire s’était répétée quatre ans après. Un autre jeune coureur du VCS, Arthur Heimriche, âgé de 20 ans était percuté par une voiture alors qu’il rejoignait un coéquipier d’entraînement. Il décédait peu de temps après à l’hôpital de Cayenne.
Le cyclisme un sport difficile et pas sécurisé
Pratiquer le cyclisme sur route demande comme partout ailleurs beaucoup de volonté et d’abnégation. Les entraînements collectifs avec une voiture ouvreuse et une voiture-balai ne sont pas toujours possibles et surtout ne suffisent pas. Pour être compétitifs, les cyclistes s’entraînent aussi individuellement à différents horaires.
Mais les routes de Guyane de plus en plus fréquentées et ce, à toute heure, sont devenues très dangereuses pour les coureurs.
Ce énième accident interroge, inquiète tout le monde, il en sera probablement question lors des assises de la sécurité routière et fluviale qui se tiennent jusqu’au 13 décembre.
Au 31 octobre 2024, 24 personnes ont trouvé la mort sur les routes de Guyane.