Assises : 25 ans de prison pour Sherlock Mackenzie

Ressortissant guyanien, Sherlock Mackenzie a été reconnu coupable en récidive du meurtre d’un compatriote dans la nuit du 16 au 17 avril 2017, cité Cabassou, à Cayenne. Le crime avait défrayé la chronique pendant le conflit social de 2017, sur fond de protestation contre l’insécurité.
Sherlock Mackenzie a été reconnu coupable de l’assassinat de Royan Bacchus, tué d’un coup de fusil dans le dos le 17 avril dans un sound system, cité Cabassou à Cayenne. L’avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 20 ans…le verdict est moins lourd : 25 ans de prison et une peine de sûreté de 16 ans et demi, soit la durée minimale que le condamné passera en détention.


« Fiction improbable »

Dans son réquisitoire, l’avocat général Michel Bonnieu a estimé que « le système de défense de l’accusé tenait de la fiction improbable tant cela paraissait impossible ». « Improbable », le scénario de Mackenzie motivant son geste par la volonté de débarrasser Cayenne d’un homme dangereux : Royan Bacchus, recherché pour un meurtre et une tentative de meurtre commis début 2017. Pour l’accusation, Mackenzie a caché un motif crapuleux. La défense a plaidé un tir non prémédité sous l’influence du cannabis et de l’exctasy, une substance que l’accusé dit avoir consommé pour la première fois cette nuit-là. De plus, selon maître Aurélie Pialou, l’avocate de Sherlock Mackenzie, même s’il a tué deux fois, « le profil » de son client – un détenu poli, sans problème, un compagnon apprécié par sa concubine pour son calme – « n’est pas celui d’un tueur ».


La préméditation retenue

Dans son verdict, la cour a retenu la préméditation d’un meurtre commis avec une arme confiée par la victime à son futur assassin pour la nettoyer. Un fusil à canon scié que Sherlock Mackenzie est allé chercher après avoir rencontré Royan Bacchus dans un sound system, qu’il a chargé de deux munitions, puis avec lequel il a tiré à bout portant sur la victime. Il a 10 jours pour faire appel du verdict de la cour d’assises.

Le reportage de Guyane la 1ère