Des familles de migrants sous une pluie battante. Près de 200 demandeurs d’asile campent place des amandiers, à Cayenne, dont de nombreuses familles avec enfants. Ils sont arrivés ces dernières semaines d’Afghanistan, de Syrie, du Sahara Occidental, de Cuba. Une vie très précaire, dans la rue qu'évoque ce réfugié afgan : « On n’a pas de toilette, pas de douche…On a plein de problèmes ici »
Muzhdar, demandeuse d’asile afghane, âgée de 12 ans confirme cette réalité : « On ne sait pas quoi faire quand il pleut ! Mais on n’a pas le choix, on doit dormir ici.». Et à la question : vous êtes mouillés quand il pleut ? Tout le monde répond en choeur : Ouiiii…
Une situation sanitaire intenable
Enfants comme adultes, beaucoup sont victimes chaque soir des piqures de moustiques. Toilettes publiques fermées, absence de point d’eau courante certains migrants évoquent des maladies liées à la qualité de l’eau. Arrivés récemment, beaucoup ne perçoivent pas encore l’allocation de demandeurs d’asile. Mais tous bénéficient d’un repas par jour, distribué par une association subventionnée par l’Etat…
Fanfan, bénévole à l’association « Humanity First » : Nous sommes à environ 200 repas par jour y compris les SDF dont 180 distribués aux Amandiers...
On constate une accélération de l’arrivée des demandeurs d’asile en Guyane. Près de 1700 demandes déposées sur les 4 premiers mois de l’année. C’est déjà plus de la moitié du chiffre de toute l’année 2022. Pour faire face, on compte 1102 places d’accueil financées par l’Etat.
Malgré un gros effort depuis deux ans, cela reste insuffisant. Symbole des limites du système, l’ancien centre d’accueil d’urgence « La Verdure », route du Tigre à Cayenne, sans gestionnaire conventionné depuis fin décembre. Une soixantaine de migrants célibataires sont encore dans ce lieu. Une seule douche bricolée pour tous, des terrasses balayées par le vent et la pluie pour certains, bien loin des normes d’un centre d’accueil d’urgence.