Mois de la Ville de Cayenne : "Tambou Lévé" perpétue la tradition en proposant un atelier de fabrication de tambour

Fabriquer son tambour, pourquoi pas ? L’atelier de confection de tambours a fait le plein 12 rue Louis Blanc à Cayenne dans le cadre du mois de la Ville. L’occasion pour l’association "Tambou Lévé" de poursuivre sa démarche de transmission.

Certains d’entre vous ont entamé leur week-end en fabricant leur tambour. L’atelier de confection de tambours a en effet, fait le plein dans le cadre du mois de la Ville de Cayenne. L’occasion pour l’association "Tambou Lévé" de poursuivre dans sa démarche de transmission de ce savoir-faire traditionnel. 

Une fabrication délicate

Coudre la peau du tambour, un acte fondateur pour les amoureux du tambour

Comme le dit si bien le créole : « A pa rédi chèz bò tab.» Fabriquer un tambour n’est pas chose aisée et relève d’un véritable savoir-faire traditionnel que 13 participants ont pu intègrer. Parmi eux : Dave, qui est au stade du choix ultime pour confectionner l'instrument "il faut prendre de la peau de mouton pour pouvoir frapper". Tanguera, elle, en redemande " j'avais déjà fait ce choix au mois de juillet donc je refais la formation pour aider mon père".

Des stagiaires liés par l'amour des sons du tambour, mais pas seulement, en fabriquer un et ensuite en jouer est forcément jubilatoire. Et pour se faire, l’association fournit le matériel : tissu, moquette, corde, peau, fer, tubes de pvc …A vous de fournir le temps : 2, voire 8 heures, la motivation et l’huile de coude pour arriver au bout. Finir en musique sur votre création en vaut certainement la peine. 

S'imprégner de la tradition

L'objectif de cet atelier est de mettre aussi en valeur les rythmes traditionnels, les 7 rythmes, le gragé, le camougué, le bélia jusqu'au kasékò le rythme le plus connu...Le tambour demeure l'expression d'un langage pour certains, un symbole de résistance pour d’autres ou tout simplement la beauté d'une musicalité singulière.Trois familles de tambours composent la musique traditionnelle créole guyanaise. Fabriquer soi-même cet instrument traditionnel de base, c’est s’assurer une bonne imprégnation de la tradition.

Hervé Jean-Charles au centre

Si on fait les choses dans l'ordre il y aura un bon son, si on le fait dans le désordre systématiquement cela va impacter sur le rythme car  l'étape de fabrication qui positionne la peau du tambour est la plus délicate. Si on la met à l'envers, esthétiquement et musicalement cela peut jouer .

Hervé Jean-Charles directeur de l’association "Tambou Lévé"

 

Après l’atelier de fabrication de tambours, place à la pratique : comment le positionner, comment frapper l’instrument pour obtenir les sons aigus ou graves autant de gestes précis. Sans oublier l’apprentissage des différents rythmes, à choisir entre les traditionnels gragé, lérol, belia etc...Une tradition qui a de beaux jours devant elle.