Plus de point de vente
C’était ici tous les samedis matins, le marché des producteurs locaux à Cayenne. Mais depuis le confinement le propriétaire du supermarché a décidé de fermer. C’était le seul point de vente de Yi Xiong. Aujourd’hui, ses seuls déplacements se résument aux 15 mn d’un chemin boueux qui sépare sa maison de son exploitation de 15 hectares à la Carapa : des serres de tomates invendues, qui laissent Yi et son mari dans le flou quant à leur avenir. 400 à 500 kg de tomates, 200kg de choux, autant de concombres : leur production hebdomadaire avant le confinement. Mais depuis 3 mois, elle ne vend plus rien.Yi Xion agricultrice à Macouria explique :
"J'aurais bien aimé aller vendre. Il y a des mains qui travaillent, derrière toutes les productions. Le petit nombre de marchés mis en place par les élus n'est pas suffisant. Je ne peux pas aller me battre pour avoir un emplacement. Cela ne concerne pas quelqu'un comme moi. Ma production est trop importante."
La détresse d'une agricultrice
Tailler, palisser, désherber, arroser à l’eau de pluie, c’est son métier. Depuis la crise sanitaire, cette quinquagénaire a l’impression de vivre à vide.Yi Xiong se confie :
"Je suis en colère. Je suis en détresse, je ne sais pas à qui m'adresser. Je n'ai pas la force de me battre, d'aller frapper à toutes les portes. On me dit travaille. Je n'ai jamais été au chômage de toute ma vie, j'ai toujours travaillé et là mon activité ne m'apportera pas suffisamment de quoi vivre. Je n'ai qu'une envie dire à mes enfants ne faites pas cette activité qui nous tue, nous use, en agrriculture on survit,on ne vit pas."
Le désir de tout abandonner
Prisonnière du manque de points de vente sur l’île de Cayenne, Yi et les quatre autres familles hmongs de la Carapa sont au point de rupture, comme de plus en plus d’agriculteurs de la filière végétale qui songent à tout abandonner et à quitter le secteur.Le reportage de Stphane Floricien :