Le village arawak Cécilia est sous le choc. Rosita Sabayo et son grand frère Antoine Théodore Yubitana sont décédés hier, samedi 21 août, à moins d'une heure intervalle, des suites de la Covid-19.
Deux disparitions qui privent brutalement ce village de 277 habitants de sa cheffe coutumière et de son adjoint. Un village baptisé en hommage à leur grand-mère Cécilia Sabayo, elle-même cheffe coutumière de ce bourg. Une vocation familiale : Antoine Théodore Yubitana avait lui même été chef coutumier de Cécilia avant transmetttre ce rôle à sa soeur.
La habitants sont donc extrêmement affectés, émus par la perte de ces deux piliers de la communauté.
"C'était le leader idéal à avoir. Elle était respectée par tout le village. Elle était droite. Elle nous suivait au foot. C'était ma deuxième mère."
L'ensemble de la nation amérindienne de Guyane est aujourd'hui en deuil.
" Capitaine du village arawak Cécilia et garante de la tradition, Rosita Sabayo a veillé au bon fonctionnement et à la cohésion des habitants du village depuis plus de trente ans. Aujourd'hui, elle laisse toute une communauté en deuil."
Les réactions des élus de Guyane se sont, quant à elles, multipliées sur les réseaux sociaux.
Deux personnalités de Matoury
Cadre administrative intermédiaire aux Ressources Humaines à la mairie de Matoury depuis plus de trente ans, investie dans la vie locale, Rosita Sabayo avait notamment participé à la mise en place du service civique dans la commune.
Antoine Théodore Yubitana assurait le rôle de veilleur de nuit à l'hôtel de ville de Matoury. Malade, il était hospitalisé depuis le mois de juillet.
Une gestion exemplaire de la crise sanitaire
Dés les premières semaines de la crise sanitaire, Rosita Sabayo et Antoine Théodore Yubitana s'étaient activement impliqués dans la gestion de la pandémie dans la communauté amérindienne. En particulier lors de l'apparition du premier cluster en Guyane, au village Cecilia.
La communauté avait alors fait le choix d'adopter un confinement total. Un exemple suivi par d'autres villages amérindiens de Guyane, dont Noriono (palikur) à Macouria.