Après deux ans d’incubation, le laboratoire Bio Stratège se développe et entame la deuxième phase de son plan d’extension : passer de start-up à entreprise semi-industrielle. En conséquence, la société a inauguré ses nouveaux locaux, plus grands, ce vendredi après-midi. Le siège social de l’entreprise de biotechnologie se situe désormais au 12 Lotissement Dalmazir, dans la zone industrielle du Larivot, à Matoury.
Une chaîne de production sur place
Mariana Royer, fondatrice du laboratoire et docteure en chimie des substances naturelles, recherchait des locaux assez grands pour accueillir : les ateliers de fabrication des bioproduits, les laboratoires de recherches ainsi que les bureaux de toute son équipe. C’est désormais chose faite ! Ces locaux de 400 m² environ s’équipent, petit à petit, d’outils de travail plus performants qu’auparavant.
Ainsi, l’entreprise possède maintenant toute une chaîne de production de transformation des plantes, allant du séchage, en passant par le broyage, jusqu’à l’extraction de la molécule recherchée. Ce bijou technologique est beaucoup plus puissant que les appareils dont disposait l’équipe jusque-là. Il s’agit, d’ailleurs, de la première plateforme pilote de transformation des plantes et d’éco-extraction des biomolécules du végétal de la société Bio Stratège mais aussi de Guyane. Selon Mariana Royer, « cet accroissement permet l’implantation de produits industriels sur le territoire ».
Des nouvelles innovations à venir
A l’occasion de l’inauguration, les invités ont pu découvrir les nouveaux ateliers de production du laboratoire mais aussi les innovations et bioproduits en phase de pré-lancement pour la fin d’année 2021. Euzhan Charpentier-Tity, chargée de projet chez Bio Stratège depuis 2 ans, a contribué à la mise en place de Dah Yana Beauty, une gamme cosmétique minimaliste guyanaise mettant en avant la synergie des ingrédients naturels de Guyane. Ces produits font partie des innovations présentées ce soir aux invités de l’inauguration de l’entreprise semi-industrielle.
Les produits cosmétiques Dah Yana seront disponibles en précommande d’ici la fin du mois de novembre. Il y aura, entre autres, un soin pour le visage. Le laboratoire biotechnologique travaille également sur une palette de couleurs à base des fruits et plantes amazoniennes. Les bioproduits sont élaborés par Bio Stratège dans l’objectif d’être commercialisés par des entreprises du monde. A travers son travail de stratégie de commercialisation, l’entreprise guyanaise accompagne les firmes et les encouragent à valoriser leurs richesses locales à travers leurs produits.
Ce conseil, Marina Royer l’applique également à sa société et pas seulement pour ses bioproduits. En effet, elle voit aussi une richesse à travers les jeunes de la Guyane. L’équipe, composée de huit personnes, ne cesse de s’agrandir : 3 embauches ont été faites cette année et 2 autres seront réalisées en début d’année 2022. Le laboratoire compte dans ses rangs de pépites de la Guyane : de jeunes guyanais de retour au péyi après acquisition de leur diplôme.
On voit grand pour la Guyane et l’objectif est de faire de notre biodiversité un atout majeur de notre économie.
Un bout de chemin déjà parcouru
La jeune entreprise, qui a reçu le label « GreenTech » de la part du Ministère de la Transition écologique, a déjà lancé 4 programmes de recherche et de développement en Guyane. Ces projets sont centrés sur la conception de bioproduits et d’extraits bioactifs présents dans les plantes, les fleurs, les fruits ou encore le bois de Guyane. Les produits de Bio Stratège Guyane sont conçus dans l’idée d’être commercialisés sur les marchés cosmétiques, nutraceutiques, phytosanitaires et de phytothérapie. Le laboratoire commercialise notamment des coffrets de tisanes aux plantes séchées « cultivées, transformées et emballées sur le territoire guyanais ».
A ce jour, il n’existe pas de boutique physique dédiée aux produits développés par le laboratoire. Toutefois, ils sont distribués par des boutiques telles que celle de l’association Gadepam, ils sont aussi disponibles sur le site internet du laboratoire. Néanmoins, Mariana Royer espère que, d’ici 2024, l’entreprise semi-industrielle devienne une industrielle avec son projet Amazonie ActivValley. Ce dernier devrait être localisé à Montsinéry, au plus près de ses partenaires agricoles, et compter une partie laboratoire mais aussi des pôles expertise et recherche ainsi qu’un pôle industriel.