La catastrophe de Cabassou a eu lieu il y a 21 ans. Hier, était commémorée cette célébration. Jean-Albert Lama était à l'époque le capitaine des pompiers mobilisés sur cette intervention. Un tout jeune pompier qui a aujourd’hui une cinquantaine d’années mais qui se souvient encore.
La catastrophe de Cabassou a eu lieu il y a 21 ans. Ce lundi, était commémorée cette célébration. Jean-Albert Lama était à l'époque le capitaine des pompiers mobilisés sur cette intervention. Un tout jeune pompier qui a aujourd’hui une cinquantaine d’années mais qui se souvient encore. Il est un peu plus de 13 heures quand une partie de la colline de Cabassou se détache et coupe la RN3 avant d’ensevelir l’usine de Cilama le 19 avril 2000. La catastrophe fait une dizaine de victimes, un procès pour déterminer et juger les coupables de ce tragique évènement a déjà eu lieu. 21 ans après le lieutenant-colonel Jean-Albert Lama se souvient. Il fait partie de ceux qui étaient sur place.
Nous on nous appelle sur le 18 pour nous dire qu'il y a un éboulement de terrain et qu'il y aurait des victimes, on a pas compris, on s'est dit qu’est ce que c’est que ça ?!
Sauver des vies
Car à l’époque, de mémoire de pompier, aucun incident de la sorte n’est encore arrivé, les hommes du feu n’en ont donc pas l’expérience. Le tout jeune capitaine des pompiers de l’époque a sauvé des vies au péril de la sienne.
Je venais d’arriver en Guyane …cela a été ma première mission importante. Il fallait rentrer dans une entreprise écrasée, pour aller chercher des victimes, remblayer, et on savait par les anciens que la montagne allait encore s'écrouler. Ce que nous avons fait, nous avons mis des vigiles avec des sifflets. Ils avaient pour mission de donner l'alarme. Il a fallu qu’on rampe pour sortir les victimes. Nous avons travaillé plus de 72 h sans dormir.
La voix des survivants
C’est cette coordination des hommes du feu et du savoir des aînés qui a permis ce jour là de sauver autant de vies que possible…Un sauvetage éprouvant… plus de 48 heures sur le terrain, au final trois jours de lutte contre des éléments naturels imprévisibles, mais la voix des survivants guide les pompiers à travers les décombres.
Ils nous entendaient, ils nous appelaient au secours…Il n’était pas question de les abandonner. Nous leurs parlions, leur donnions à manger pour entretenir l'espoir. C'était un moment fort car nos propres pompiers pouvaient mourir.
La stèle en hommage aux victimes ensevelies sous les boues de cabassou est en bordure de route mais certains survivants de ce drame ont une autre façon de se souvenir. Une façon comme une autre de saluer la chance de voir encore chaque matin depuis 21 ans … un nouveau lever de soleil.
►Le reportage de Myriam Boicoulin et Seefiann Deie :