Colombie : la gauche défaite aux élections locales et régionales

La ville frontalière de Cucuta en Colombie.
En Colombie, ce dimanche était un jour de vote, pour les élections régionales. Près de 39 millions d’électeurs et électrices étaient appelés aux urnes. Ils devaient élire leurs maires, leurs gouverneurs, les assemblées des départements et les conseillers municipaux. La hausse du vote blanc et un désaveu pour le parti de gauche du président Gustavo Petro ont été les grands enseignements du scrutin.

Sans surprise, de nombreuses régions et villes ont affirmé leur volonté de voir la droite reprendre la main dans les mairies, les départements et les conseils municipaux, rapporte notre correspondante à Medellín, Najet Benraaba. Avec un taux de participation de 55 %, la gauche a été battue dimanche dans les villes de Bogota (nord-est), Cali (sud-ouest) et Barranquilla (nord).

Dans la capitale, le libéral Carlos Fernando Galán (fils de Luis Carlos Galan, assassiné sur ordre de Pablo Escobar en 1989), du parti Nuevo Liberalismo, a largement remporté la mairie au premier tour alors qu’un second était exceptionnellement prévu pour la capitale. À Medellin, Federico Gutierrez, ancien maire de la ville et aussi ex-candidat à la dernière élection présidentielle, fait son retour. Cali sera désormais aux mains de l'homme d'affaires Alejandro Eder (centre-droit). L'ex-maire Alejandro Char (centre-droit) a pour sa part été élu à la tête de la mairie de Barranquilla.

Cette forte présence de la droite dans les régions va obliger le gouvernement à changer de stratégie politique notamment s’il veut mettre en place ses réformes sociales. Gustavo Petro va devoir chercher des nouvelles alliances pour élargir sa coalition. 

Selon des analystes, les scandales de corruption mettant directement en cause sa famille - son fils aîné Nicolas notamment -, ses difficultés pour aboutir à un accord de paix avec les principaux groupes armés du pays et la hausse de la violence expliquent le recul du parti présidentiel dans les urnes.