Covid-19 : le défi de la vaccination en Guyane

Vaccination à Awala-Yalimapo
Comment booster son immunité face aux variants covid les plus dangereux qui circulent dans le monde et en France. Ce 8 juillet le 1er ministre, Jean Castex a déclaré qu'une 3e injection pourrait être la solution. Mais en Guyane, une large partie de la population demeure réfractaire à la vaccination.

Alors que se profile une 4e vague épidémique en France, sous l'emprise du variant delta, la Guyane peine, elle, à sortir de sa troisième vague covid sous l'emprise du variant gama (variant brésilien). La situation reste sous tension dans l'ouest guyanais.
Sur le front de la vaccination, malgré la multiplicité des opérations, les chiffres hebdomadaires dépassent rarement la barre des 6000 injections.. 
Les Guyanais ne sont toujours pas convaincus de l'efficacité du vaccin. 

Le défi de la vaccination en Guyane

Si les autorités sanitaires doivent faire face à la méfiance d'une partie de la population et elle est majoritaire, quant à l'efficacité du vaccin, c'est aussi le cas avec le personnel soignant.
Dans sa lettre pro du 6 juillet, l'ARS aborde le thème de l'obligation vaccinale des soignants. L'infectiologue Nicolas Vignier y souligne : "On cumule un nombre de cas de Covid-19 très importants chez les soignants, à l’échelle nationale mais aussi en Guyane. Certains de ces soignants l’ont transmis à leurs patients" et d'ajouter : "Ne pas se faire vacciner, cela pose des questions éthiques, en cette période de pandémie. Je travaille dans les communes de l’intérieur. Les lignes bougent un petit peu chez les soignants mais on n’est pas à l’exhaustivité. Et à Cayenne, il y a beaucoup d’opposition."

Le travail d'information sur la vaccination se poursuit dans les zones frontalières où la coopération sanitaire joue son plein rôle sur ce plan. Une mission transfrontalière sur l'accès à la vaccination et aux soins des populations du bassin du Maroni vient d'avoir lieu :

Toutefois, le nombre de vaccinés demeure faible en Guyane sur une population officielle de 278 128 habitants, à ce jour, seuls, 35 705 personnes font l'objet d'un shéma vaccinal complet ce qui représente 12,83%  de la population:

 

L'hypothèse insistante d'un rappel dans les 6 mois

Le 8 juillet, le premier ministre, Jean Castex rappelait qu'une 3e injonction était nécessaire pour les personnes immunodéprimées ou souffrant de maladies auto immunes. En Guyane, plus d'une dizaine de patients immunodéprimés ont déjà reçu leur troisième dose.
La question de la 3e injection revient de façon prégnante dans la presse nationale. On apprend que le laboratoire Pfizer/BioNTech va demander une autorisation en ce sens aux autorités sanitaires américaines et européennes afin que l'ensemble de la population reçoive une 3e dose de vaccin. Cela serait, selon ces scientifiques, la seule façon de protéger la population face aux nouveaux variants du covid-19 de plus en plus agressifs.
Il s'agirait ainsi de conforter l'immunité acquise avec les deux premières injections. Ce rappel serait effectué entre 6 mois et 12 mois après la seconde injection.

A l'heure actuelle plus de 35 millions de Français ont reçu au moins une injection, soit 52,1% de la population totale