Emmanuel Macron en Guyane : Ce que l'on doit retenir de la première matinée de visite présidentielle

Emmanuel Macron
La deuxième visite en Guyane du président de la République Emmanuel Macron a démarré ce 25 mars par une présentation du « 100% contrôle » à l’aéroport Félix Eboué. L’occasion d’un premier échange avec le président de la CTG, Gabriel Serville qui a dénoncé un dispositif parfois discriminatoire. Le chef d'Etat a aussi rencontré les acteurs de la pêche et a fait des annonces en faveur d'une filière en souffrance.

Le président Emmanuel Macron a foulé le sol guyanais à 6h45 encadré par la ministre déléguée à l’Outre-mer, Marie Guéveneaux, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et Hervé Berville, Sécrétaire d’Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité.

Premiers échanges lors de la présentation du dispositif 100% contrôle à l’aéroport Félix Eboué

Il a d’abord salué les trois élus de Guyane présents sur ce tarmac le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Gabriel Serville, le maire de Matoury et président de la CACL (Communauté d'Agglomération du Centre Littoral), Serge Smock et le sénateur Georges Patient du groupe Renaissance.

Répondant aux questions de la presse il a annoncé de nouvelles mesures concernant la pêche, l'agriculture ou encore l'orpaillage illégal. Il a aussi déclaré qu’il était venu constater si les engagements pris en 2017 ont été tenus, mais aussi dresser la liste "des nouveaux défis". Il a conclu cette première prise de parole en affirmant son vœu de bâtir une stratégie commune avec le Brésil.

Changement dans le programme de la visite du chef de l’État avec en premier lieu la présentation du dispositif 100%contrôle visant à lutter contre le trafic de drogue à l’aéroport Félix Eboué qui devait avoir lieu le mardi avant son départ pour le Brésil. L’occasion pour le président de la CTG, Gabriel Serville d’interpeller Emmanuel Macron. Il a fait le point sur la procédure souvent discriminante et décriée par la population associée au « délit de faciès » et qu’il faudrait améliorer.

L’hommage au major Arnaud Blanc devant la statue de Félix Eboué à Cayenne

8h40, le président de la République arrive à la place des Palmistes pour un hommage au major Arnaud Blanc tué lors d’une opération Harpie contre l’orpaillage illégal le 25 mars 2023. Pour rappel 10 militaires et deux civils travaillant pour l’armée ont trouvé la mort dans différentes opérations sur les sites illégaux d’orpaillage.
Hommage national rendu avec toutes les forces militaires de Guyane en présence de la veuve du défunt Major, des élus et personnalités de Guyane.

Emmanuel Macron a échangé quelques mots avec le public massé derrière le barriérage avant de se diriger vers le Marché d’Intérêt Régional.

Visite au MIR à la rencontre des acteurs de la filière pêche

Rendu au Mir, le président Macron a écouté et échangé avec le président du Comité régional des pêches Léonard Raghnauth sur le problème du secteur de la pêche confronté à une législation européenne difficilement applicable et le pillage de la ressource par les illégaux.
Il a apporté une réponse concrète aux acteurs de la filière pêche comme : le renouvellement prochain de la flotte avec 25 bateaux entre juillet et septembre 2024, la taxation à 0% du vivaneau et non à 15% actuellement et l'intensification du travail de formation des jeunes pour sécuriser la filière.

S'en est suivi un vif échange avec l'armateur José Achille, le même qui en 2017 avait interpellé le président Macron en 2017 sur l'insécurité en Guyane. Il agissait, alors sous la casquette de vice-président de l'association les 500 Frères. Ce matin il a déclaré que :  les chiffres de la pêche illicite n'ont pas diminué et que le renouvellement de la flotte guyanaise a été annoncé à plusieurs reprises sans que les engagements ne soient tenus. Il n'a pas manqué d'évoquer les chiffres de l'insécurité et déploré l'absence de dialogue entre les services de l'État et les acteurs des différents secteurs.


Léonard Raghnauth, président du comité régional des pêches de Guyane a, quant à lui, manifesté sa satisfaction : "Emmanuel Macron a passé plus d'une heure au marché aux poissons et c'est une victoire. Sur les annonces, cela rentre dans nos demandes dans la lutte efficace contre la pêche illégale et le déploiement imminent de moyens supplémentaires avec notamment le renouvellement de la flotte".

La délégation s’est ensuite déplacée à Matoury pour un échange avec un éleveur maraîcher. Le président Macron évoquera ainsi la problématique de la souveraineté alimentaire de la Guyane et les difficultés rencontrées par les agriculteurs.