En Guyane, les produits alimentaires coûtent 39% plus chers que dans l'Hexagone

Institut national de la statistique et des études économiques en Guyane
Sans surprise, en Guyane, il est plus cher de s'alimenter, de se loger ou encore d'être soigné. C'est en tout cas ce que révèle une nouvelle étude de l'INSEE diffusée ce 11 juillet 2023. Elle traite des écarts de prix entre les départements d'Outre mer et la France Hexagonale en 2022.

Ce mardi 11 juillet, à l'occasion d'une conférence de presse dans ses locaux, l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) a révélé les résultats de son étude sur les écarts de prix entre chaque département d'Outre-mer et la France Hexagonale pour l'année 2022.

Conférence de presse de l'INSEE en Guyane

Plusieurs catégories ont été prises en compte, notamment les produits alimentaires, l'habillement, les services de communications, la santé, les loisirs et la culture, le logement et enfin, les transports. En considérant tout cela, l'écart global des prix entre la Guyane et l'Hexagone est de +14%.

Les aliments beaucoup plus chers en Guyane

L'écart le plus grand, c'est sur l'alimentation, où on est à +39% d'écart entre la Guyane et la France Métropolitaine. C'est un marché où on a tendance à tout importer quasiment et donc, il y a des coûts d'importation qui sont élevés. Et ensuite, la production agricole en Guyane coûte cher pour les agriculteurs. Produire des fruits et légumes, c'est assez compliqué... donc des coûts élevés.

Philippe DOLERON, chef de service territorial de Guyane

Philippe DOLERON, chef de service territorial de Guyane

Pour réaliser cette étude, les prix de 320 produits (que l'on retrouve en Guyane et dans l'Hexagone) ont été comparés. C'est moins que pour la Guadeloupe et la Martinique, où 350 produits ont été analysés, car certains étaient introuvables sur notre territoire.

Autre élément à relever, l'enquête a été menée sur l'agglomération de Cayenne, à Kourou et à Saint-Laurent du Maroni, mais pas sur les sites isolés. Deux raisons sont avancées par Philippe Doleron : la faible part de la population qui y vit et "on aurait également eu un souci à trouver les produits sélectionnés pour effectuer la comparaison", dit-il.

Une différence pour les vêtements et l'alcool

En ce qui concerne les autres domaines, seuls les vêtements et les chaussures, mais aussi les boissons alcoolisées et le tabac affichent des écarts de prix moins élevés  (avec un écart de -2% par rapport à l'Hexagone). Pour le reste, l'écart est significatif.

Ceux qui vont le plus supporter les écarts de prix, ce sont les personnes qui sont déjà en situation difficile en fin de mois. Les ménages qui ont déjà des fins de mois difficiles vont devoir faire des choix et parfois renoncer (aux soins de santé par exemple).

Luciano VALONY, chef de la division de l'action régionale à l'INSEE

L'écart s'est accentué entre 2015 et 2022

L'INSEE précise dans son enquête que les écarts ont augmenté de 2 points entre 2015 et 2022, alors qu'ils s'étaient amoindris d'un point entre 2010 et 2015. En 2010, pour la Guyane, l'écart était de 13 %, puis 12 % en 2015, tandis qu'il est de 14 % pour l'année 2022.

Cette hausse s'expliquerait par l'évolution des prix ainsi que part l'évolution des structures de consommations des ménages.

Enfin, à titre de comparaison, sachez que cet écart a été évalué à +16% pour la Guadeloupe, +14% pour la Martinique, +10% à Mayotte et +9% à la Réunion.