Exploration pétrolière en Amapa : une probable délivrance de licence d’ici le mois de mars

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En Amapa, les espoirs de la classe politique favorable à l’exploration du pétrole et du gaz pourraient se transformer en réalité. Le président du Brésil, Inacio Lula da Silva qui se rendra cette semaine dans l’état voisin de la Guyane, devrait procéder à un changement à la tête de l’agence environnementale gouvernementale IBAMA dans le but d’accélérer l’octroi de la licence d’exploration pétrolière à l’embouchure du fleuve Amazone.

La classe politique amapaense est convaincue qu’il peut y avoir une activité industrielle pétrolière dans le bassin de la marge équatoriale dans le respect des obligations environnementales. Les élus arguent, notamment, que cette nouvelle activité permettra, enfin, le développement économique pour la région, et contribuera aussi à aider toutes les activités qui tournent autour de la protection de la biodiversité.
Ils le martèlent depuis des années et ont effectué, à cet effet, un lobbying important auprès du gouvernement fédéral. Cela semble porter ses fruits.

Une licence avant la tenue de la COP 30 en novembre à Belém

Depuis la semaine dernière circule une information annonçant le changement imminent de présidence de l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (IBAMA). Une nouvelle direction susceptible de délivrer la fameuse licence d’exploration attendue depuis 2 ans. D’autres garanties environnementales avaient été demandées notamment la construction à Oiapoque d’un Centre de Réhabilitation et de Dépétrolisation de la Faune en cours d'achèvement.

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Cette fameuse licence devrait donc être accordée courant mars à 8 mois de la tenue de la 30e conférence internationale sur les changements climatiques organisée à Bélem du 10 au 21 novembre.
Le président Lula s’est prononcé en faveur de cette exploration pétrolière dans une des zones les plus riches de la biodiversité amazonienne. Il répond ainsi à l’attente tant du producteur Petrobras qui a besoin de renforcer ses réserves pétrolifères que celle des élus de l’Amapa qui espèrent un boom économique salvateur pour la population.
Le chef de l’État brésilien qui s’était engagé, auprès des instances internationales à réduire notablement la déforestation au Brésil d’ici 2030 et plaidait pour la réduction de l’utilisation des énergies fossiles, se place dans un positionnement délicat.

Des potentiels en milliards de barils dans la grande région

La région de la marge équatoriale brésilienne se situe entre l’état de l’Amapa et celui du Rio Grande do Norte. Elle s’étend sur 350 000 km2 à 5000 km de l’embouchure de l’Amazone. Le site d'exploration se situe à 170 km de la ville d'Oiapoque. On évalue ce gisement potentiel à 10 milliards de barils.
Au Suriname, pays voisin du Brésil, le pétrolier Total annonçait la découverte d’un important puits de pétrole avec une estimation de production de 30 milliards de barils.
Les réserves de pétrole du Guyana, pays voisin du Brésil, sont évaluées à 11 milliards de barils selon le pétrolier ExxonMobil.
Il faut aussi se rappeler que le Venezuela, pays voisin du Brésil, posséderait dans son sous-sol 296,50 milliards de barils de pétrole.

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