Deux victoires d'affilée pour le Rassemblement national. Selon les dernières estimations de sortie des urnes, la liste d'extrême droite emmenée par Jordan Bardella a obtenu entre 31,5 des voix lors des élections européennes qui se tenaient ce dimanche en France métropolitaine et dans le reste du continent.
Un score inédit, qui dépasse largement les 23 % atteint en 2019. Fort de ce succès, Jordan Bardella a aussitôt demandé la dissolution de l'Assemblée nationale, estimant qu'il s'agissait là d'un "désaveu cinglant", auquel le président de la République ne "pouvait rester sourd".
Depuis l'Elysée où il tenait une allocution télévisée, Emmanuel Macron a entendu le message puisqu'il a annoncé dissoudre la Chambre basse en rappelant sa "confiance dans la démocratie". Les deux tours du scrutin auront lieu le 30 juin et le 7 juillet.
Une défaite pour la majorité présidentielle
Outre la percée du Rassemblement national qui s'inscrit dans une montée plus globale des partis nationalistes et identitaires partout sur le Vieux continent, ce scrutin européen s’est conclu par une amère défaite pour la liste de la majorité présidentielle menée par Valérie Hayer qui, avec 14,5 % des voix, perd plus de sept points par rapport aux dernières européennes.
La liste présidentielle est talonnée par celle des sociaux-démocrates de Place Publique et du Parti socialiste avec à sa tête, Raphaël Glucksmann (14%) qui elle performe en doublant son score de 2019. En quatrième position, la liste de La France insoumise de Manon Aubry dépasse tout juste les 10 % de voix, devant celle des Républicains à 7,2 %.
Enfin, selon ces mêmes estimations, les listes des Ecologistes et du parti d’extrême droite Reconquête dépasseraient tout juste les 5 %, ce qui leur permettrait d’obtenir 5 eurodéputés, le minimum possible. La participation définitive est-elle estimée à 52,5 %, soit deux points de plus qu’en 2019.
La droite, gagnante au niveau européen
Au niveau national, l'ensemble de ces statistiques sont susceptibles d'évoluer à la marge, en fonction des résultats officiels qui remontent au compte-goutte, notamment ceux des grandes métropoles de l'Hexagone.
La future composition du Parlement européen sera elle aussi, connue dans la soirée en fonction des résultats remontés par les autres pays. Au regard des premières estimations, c'est le Parti populaire européen (PPE), de droite conservatrice qui en sera le groupe le plus puissant.
Mais, en attendant de savoir la couleur exacte des 720 futurs parlementaires européens, pour les Français, les enjeux de ce scrutin international sont plus que jamais nationaux.