« Il fait chaud, très chaud » ce sont, sans aucun doute, les mots les plus répétés et les plus entendus ces derniers mois en Guyane. La chaleur intense, difficilement supportable écrase tout un chacun à longueur de journée. La sécheresse sévit dans les jardins, dans les savanes en feu, dans la forêt de moins en moins humide et les étiages des fleuves sont au plus bas. Dans les maisons, les climatiseurs et autres brasseurs d’air tournent à plein régime. Aussi, le week-end, nombre de Guyanais cherchent un moment de fraîcheur naturelle. La plage apparaît, alors, comme le lieu idéal.
Car, la Guyane recouverte à 90% de végétation, est aussi dotée de superbes plages. La plage de Montjoly dont le trait de côte fluctue au gré des saisons demeure un lieu très apprécié les samedis et dimanches matin.
Pas encore 6h, et les plagistes sont déjà là. Certains, appareils photos en main, guettent les premiers rayons de soleil, scrutent le sable à la recherche des tortues naissantes. D’autres prennent la pose, quelques femmes enceintes immortalisent leur ventre, des amoureux tentent les selfies et déjà les marcheurs se mettent en branle.
Et le soleil monte dans le ciel orangé. Il fait encore frais, les ti yen yen (petits maringouins) remplissent leurs bons offices, l’eau surprend par sa tiédeur.
Les marcheurs se croisent, se saluent, se reconnaissent, échangent sur le thème du bon air et de la bonne hygiène sportive ou simplement se sourient.
Pour ce groupe de vieux amis, le rite est immuable. Ils se retrouvent tous les bons matins pour marcher et plaisanter en même temps.
Des pêcheurs profitant de la bonne hauteur de marée (2,70 m. maxi) ont planté leurs cannes à pêche, à la recherche de moichoirans, raies et autres gros ventres.
Parmi les habitués, les urubus, ces nettoyeurs naturels des plages, festoient sur les dépouilles de poissons.
6h30, le soleil illumine le sable jaune et un océan aux eaux bien moins turbides que d’habitude. Quelques personnes se baignent, profitant de cette eau agréable, peu salée et revigorante.
Encore quinze minutes de marche et déjà, les rayons du soleil deviennent aveuglants et piquent la peau, la température monte.
7h30, les marcheurs s’en vont tandis que s’installent à l’ombre des quelques arbres qui bordent la plage, les pique-niqueurs flanqués de leurs parasols et glacières.
Il va faire chaud, très chaud ! «chalò anlè nou»