Figure du mouvement social en Guyane, Mickaël Mancée démissionne de la police

Mikaël Mancée
A 33 ans, Mickaël Mancée est une figure du mouvement social qui a eu lieu en Guyane. Ce mercredi 17 mai, il a remis sa lettre de démission à la police nationale. Le jeune Guyanais a désormais d’autres combats en tête.
Que devient Mickaël Mancée ? L’une des figures de proue de la mobilisation sociale en Guyane en mars et avril dernier s’est fait discret ces dernières semaines. Ce mercredi 17 mai, il a démissionné de la police nationale. Mickaël Mancée a officiellement remis sa lettre de démission au directeur de la sécurité publique par intérim, Thierry Courtecuisse.
 

Fin de carrière dans la police

"Ça me tenait à cœur de régler ce détail. Au stade où j’en suis, il est hors de question de reprendre mon travail dans la police, explique Mickaël Mancée. Mon implication dans ce combat (pour la Guyane, ndlr) ne changera pas et je veux m’y consacrer pleinement sans avoir à réfléchir à ma situation administrative".
 
Dès la naissance du collectif des "500 frères", ce policier en disponibilité savait déjà ce qui l’attendait. "Dès la première marche en direction de la préfecture avec les "500 frères", c’était clair dans ma tête, explique-t-il. Il n’était plus de question de carrière dans la police. C’était fini. Je suis déterminé à faire en sorte qu’on vive mieux et après onze ans de carrière, je sais que de l’intérieur je ne peux pas faire ce que je veux". Mickaël Mancée décide donc de quitter l’institution pour plus de "liberté" dit-il.
 

"Les Grands Frères"

Actuellement, le jeune guyanais, père de famille, effectue des démarches pour monter sa propre société de sécurité. Président de la nouvelle association des "Grands Frères", Mickaël Mancée travaille aussi sur des actions avec les jeunes. Lors de cet entretien avec le directeur de la sécurité publique par intérim, Thierry Courtecuisse, il a tenu à lui présenter ses objectifs.

"Avec les "Grands Frères", nous souhaitons œuvrer avec les forces de l’ordre pour que leur travail soit plus efficace, affirme-t-il. Nous voulons faire le lien entre la réalité du terrain et leur fonction, faire en sorte que leur place dans la société soit la meilleure pour que nous puissions vivre en sécurité".
 

L’accueil du directeur de la sécurité publique par intérim

Cet entretien avec Thierry Courtecuisse a aussi été l’occasion pour Mickaël Mancée de revenir sur l’accueil "musclé" qu’avait reçu le directeur de la sécurité publique par intérim à son arrivée en Guyane. "Je tenais à lui souhaiter la bienvenue ici car l’accueil qui lui a été réservé me semblait déplacé", remarque Mickaël Mancée qui se désolidarise ainsi de l’action menée, ce jour là, par le collectif des "500 frères".