À partir du 2 octobre prochain, les vols d'Air Guyane pourraient s'arrêter. Les populations de l'intérieur, pour qui ces liaisons aériennes sont essentielles, se retrouveraient coupées du reste du territoire.
Antoine Poussier, le préfet de Guyane, a annoncé des mesures de prévention ce mercredi. Elles ont été prises en concertation avec des services de l'État, la Collectivité Territoriale de Guyane en charge de la desserte intérieure et avec l'association des maires.
On a vérifié notre capacité à assurer les missions minimales, les missions à enjeu de sécurité. C'est-à-dire les missions d'évacuation sanitaire, de transport sanitaire, de ravitaillement en alimentation et en médicaments de l'ensemble des communes de l'intérieure. Cela nous paraissait nécessaire, sans préjuger des décisions du tribunal, mais d'être prêt pour assurer les missions essentielles, par voie aérienne, au profit des Guyanais de l'intérieur.
Antoine POUSSIER, préfet de la Guyane
Les aéronefs de l'État et les hélicoptères des sociétés privées seront utilisés
Pour l'heure, deux décisions ont été prises, annonce le préfet : "coordonner l'ensemble des besoins qui pourraient être exprimés en matière de missions essentielles par les maires" et "utiliser l'ensemble des moyens disponibles".
La CTG envisagerait notamment d'affréter des avions. Aussi, l'ensemble des aéronefs de l'État, dans la mesure de leur disponibilité, pourront être utilisés. Ils pourront transporter des biens et des personnes. Les deux sociétés d'hélicoptères privées de Guyane seront aussi utilisées.
Elles le sont déjà pour les évacuations sanitaires, elles le seront aussi pour les transports sanitaires et c'est le directeur général de l'Agence Régionale de Santé qui m'a confirmé que jusqu'à la fin du mois d'octobre, dans le domaine sanitaire, il était en capacité - grâce à ces moyens privés - d'assurer l'ensemble des missions qui relèvent de sa compétence.
Antoine POUSSIER, Préfet de la Guyane
Toutes ces mesures devraient être mises en place "dès que nécessaire et si besoin, dès la semaine prochaine", précise le préfet. Les services de l'État attendent la décision judiciaire pour déployer ces moyens d'urgence.
Le jugement attendu ce vendredi
Pour rappel, le 21 septembre, le Tribunal mixte de commerce de Pointe-à-Pitre a examiné trois offres de reprise du groupe CAIRE (Compagnie aérienne interrégionale express), propriétaire d’Air Antilles et Air Guyane. Le jugement sera rendu le 29 septembre prochain, relatent nos confrères de La 1ère. Les trois offres sont :
- Celle de la CAFOM (Centrale d'achat française pour l'Outre-mer) qui reprendrait toutes les destinations antillaises et guyanaises et 194 salariés sur les 296 actuels ;
- Celle de la CIPIM, portée par la Collectivité de Saint-Martin, qui est partielle et s'intéresse aux dessertes antillaises et au maintien de 120 postes sur les 218 existants.
- Celle de Fly Guyane, la seule offre guyanaise. Elle prévoit uniquement la reprise d'Air Guyane et de ses salariées. Elle a toutefois été retoquée. L'offre,"a été écartée d'office", selon Ilan Muntlak, avocat du Comité social et économique (CSE) du groupe Caire.