Flambée des prix des matières premières : l'inquiétude des professionnels du BTP

Le lycée de Maripasoula en construction
Rien ne va plus dans le secteur du BTP. Les prix des principaux matériaux ont considérablement augmenté. En un an, des matières premières comme l’acier ou les tôles sont en hausse de près de 50 %. Les entrepreneurs lancent un cri d’alarme.

Le secteur du BTP, lance un cri d’alarme. Ses représentants ont décidé de monter au créneau. Ils sont inquiets. En un an, les prix des matières premières ont augmenté de près de 50 % : + 48,8% pour l'acier, +54,5% pour les tôles ou encore +73,7% le PVC. Une hausse qui s’est accélérée depuis le début du conflit Ukrainien mais aussi de la crise de l’énergie. La Guyane n’est pas épargnée. Le problème est que cette flambée est aléatoire et peut changer en quelques jours générant des devis vite dépréciés.

Révision des prix

Olivier Mantez président de la société SODIM

Aujourd’hui, les entreprises craignent de subir des pénuries d’approvisionnement mais aussi de ne pas tenir les délais en termes de livraison. Pour qu’elle soit rentable une entreprise du BTP doit atteindre un seuil situé entre 2 et 5 %. La pénurie à venir et la hausse des prix conjugués peuvent avoir des impacts très graves. Les appels d’offre doivent réévalués affirme Olivier Mantez  président de la Cellule économique régionale de la construction (CERC) "un certain nombre de marchés ont la chance d’avoir une révision de prix. Une grande partie des marchés sont actualisables, mais certains sont sans révision de prix donc cela pose un problème. L’inflation est tellement importante que pour les marchés en cours, il faudra trouver des process car les formules de révision de prix ne tiennent pas compte d’une augmentation si importante." 

Un plan résilience en discussions

Actuellement les constructions initiées par le Plan d’Urgence Guyane sont censées générer de la croissance. Au total, le montant des marchés publics passés avec les entreprises du BTP est de 613 millions d’euros. Un plan résilience mis en place par le gouvernement est en discussion pour aider les professionnels car d'autres flambées des prix sont à craindre.

Le président de la CERC souhaite une révision totale des prix, "nous les professionnels nous demandons une obligation de révision de prix sur tous les marchés des chantiers qui vont démarrer et une étude en cours ou déjà chiffrée pour intégrer cette nouvelle révision de prix avec des formules novatrices notamment sur l’imprévision. Il n’est pas possible pour une entreprise d’avoir à exécuter des marchés sans avoir des révisions de prix avec une telle inflation."

Des premières mesures

Il y a trois semaines déjà, le gouvernement officialisait diverses dispositions destinées à aider les entreprises de construction, confrontées à la volatilité des prix des carburants et à l'envolée des coûts des matières premières. Une circulaire incitant les acheteurs publics à un comportement tenant compte des circonstances exceptionnelles, avec modifications des contrats, application de l’imprévision, invitation à la suspension des pénalités et à une clause de prix dans tous les contrats à̀ venir, a notamment été publiée. Les professionnels du BTP demandent son application sans attendre en Guyane.