Ils sont moins de 5 à exercer en Guyane : thanatopracteur. Parmi eux : Frédériska N’Guyen Van Dan, 39 ans, maman de 3 enfants. Sur demande des familles, le thanatopracteur prodigue des soins médicaux sur le corps d'un défunt en vue d'assurer sa conservation jusqu'au moment de la mise en bière.
Mélodie Nourry/MCT •
Ils sont moins de 5 à exercer en Guyane : thanatopracteur. Sur demande des familles, le thanatopracteur prodigue des soins médicaux sur le corps d'un défunt en vue d'assurer sa conservation jusqu'au moment de la mise en bière. Il effectue aussi des soins d'hygiène et de présentation comme le maquillage, la coiffure ou encore l’habillement nécessaires pour une présentation convenable de la personne décédée. Ses interventions permettent de retarder la dégradation du corps et d'offrir à la famille, lors de la cérémonie funéraire, une dernière image du défunt digne et apaisée. Et c’est ce métier un peu particulier mais essentiel que Frédériska, 39 ans, maman de 3 enfants a choisi de faire.
« ça me trottait dans la tête. Je me demandais pourquoi un mort devrait forcément ressembler à quelqu’un de mort. ».
Une belle mort
Une pensée qui lui reste en tête jusqu’à son retour sur le territoire après ses études de gouvernante d’hôtel effectuées à Marseille. La jeune femme âgée de 21 ans à l’époque, décide un jour de pousser la porte d’une agence funéraire de Cayenne, pour se renseigner. En discutant avec les patrons, Frédériska découvre qu’il est possible d’effacer, d’éliminer les traces des derniers instants tourmentés. « On n’est pas obligé de laisser paraître la souffrance sur le corps ou le visage. On peut donner au défunt un aspect apaisé et du coup j’ai trouvé ça beau parce que cela aide dans le processus de deuil», indique la professionnelle avant de poursuivre : « Cette démarche, j’ai été la première femme enGuyane à la faire. La patronne ainsi que son fils qui était thanatopracteur à l’époque, m’ont laissée ma chance». Ses bonnes étoiles ont commencé par lui faire faire des toilettes mortuaires, afin de voir comment elle réagissait face à un corps sans vie. Au final, tout s’est bien passé :
« Mes patrons m’ont fait comprendre que j’étais très à l’aise, que j’aimais ça. Alors ils m’ont poussée, ils m’ont dit de ne pas hésiter à aller plus loin et jusqu’à aujourd’hui, je leur en suis reconnaissante ».
« le respect de l’être humain tout simplement. La personne elle est décédée certes, elle est inerte, mais il faut un respect ».
Une qualité dont a sûrement hérité son fils ainé. Le jeune homme de 21 ans suit actuellement une formation aux métiers du funéraire dans l’Hexagone. Il travaillera sans doute plus tard avec Frédériska. La professionnelle envisage en effet de se mettre à son compte d’ici 3 ou 4 ans.