Il aura fallu entre trois et quatre heures aux 35 pompiers mobilisés pour parvenir à bout du feu de maison qui s’est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi, à Cayenne. Depuis le décès des derniers propriétaires, l’endroit était squatté.
Selon les premiers éléments, une vingtaine de personnes, adultes et enfants, résidaient là. Ce sont leurs cris qui ont réveillé Laurent. « À deux heures du matin, j’ai entendu des cris. Il y avait des voix d’adultes et des enfants aussi. » L’homme réside habituellement à Matoury, mais de temps à autre, il vient à Cayenne pour tenir compagnie à sa tante, Lucienne. « J’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu la lumière rouge. Alors je me suis vite levé et j’ai dit à Tata Lucienne "prends tes clés, ton sac pour les papiers et on sort !" On sentait déjà la chaleur. On a eu peur.»
La nuit sur le trottoir à regarder brûler la maison
Lucienne aura juste le temps de jeter un manteau sur ses épaules avant de se retrouver avec son neveu sur le trottoir. Nous la retrouvons, plusieurs heures après, encore sonnée par la nuit qu’elle a passée. Sa maison a été épargnée, mais pas sa clôture en tôle, mitoyenne de l’habitation en feu. « Heureusement que mon neveu est là, sinon, j’aurais été seule… On a entendu un bruit comme s’il y avait un court-circuit et beaucoup d’explosions.» Lucienne et son neveu ont passé la nuit avec les voisins, à regarder le drame qui se déroulait là.
Ce qu’il faudrait, c’est qu’on empêche qu’il y ait des squats
Lucienne, plus proche voisine de l'habitation détruite
Durant le sinistre, cinq personnes ont été blessées : deux adultes d’une trentaine d’années et trois enfants. Parmi eux, un nourrisson de quatre mois et un garçon de huit ans sont grièvement blessés. Le bébé ayant été brûlé à la tête, le garçonnet sur tout le corps.
Sandra Trochimara, la maire de Cayenne, est passée dans la nuit. Pour l'heure, l'origine du sinistre est inconnue. Une expertise sera réalisée pour en savoir plus à ce sujet.