Inondations, glissements de terrains, effondrements... Le Brésil touché par une série de phénomènes climatiques mortels

Depuis la fin de l’année 2021, plusieurs Etats du Brésil sont frappés par de fortes pluies. Ce phénomène touche Bahia, Minas Gerais, Tocantins ou São Paulo ou encore Rio de Janeiro. Dans ce pays frontalier de la Guyane, les pluies sont habituelles en période d'été (de décembre à mars).

Seulement, le volume des précipitations est hors normes cette fois. Des inondations, des glissements de terrains et même des effondrements sont recensés dans le sud du grand pays. En quelques semaines, plusieurs événements climatiques majeurs se sont produits au Brésil.

Des morts et des sites historiques détruits

Le plus récent s’est produit le 13 janvier 2022. Deux maisons de la ville historique d’Ouro Preto (Etat de Minas Gerais) ont été complétement détruites dans un glissement de terrain. Une 3^ème habitation a été partiellement touchée. Selon les informations du média local Estado de Minas, les risques de glissement de terrain ont été repérés par les géologues depuis 1979. D’ailleurs, les propriétaires de deux propriétés (dont l’une, historique, nommée Solar Baeta Neves) auraient quitté les lieux pour ces raisons en 2012. Le risque de nouveaux glissements de terrains menace la ville. 

Un autre événement, mortel cette fois, s’est déroulé dans la commune de Capitolio, toujours dans l’Etat de Minas Gerais (sud-est). Une partie du canyon du Lac de Furnas s’est effondrée. Un rocher s’est détaché. 10 personnes sont mortes dans l’accident. Le drame est survenu le 8 janvier 2022, alors que des personnes visitaient le site touristique en bateau. Les autorités ont déterminé les fortes pluies comme cause principale de cet effondrement. Les images du drame ont largement circulé sur les réseaux. Là encore, les autorités auraient été alertées sur les risques d’effondrement.

Bahia et Minas Gerais fortement touchés

Dans l’Etat de Bahia (nord-est), 26 personnes sont décédées dans les inondations. Depuis la fin du mois de décembre 2021, plus de 70 000 personnes ont dû quitter leur maison. Sur ce territoire, 165 communes ont décrété l'état d'urgence. 

D’autres inondations ont eu lieu, c'était dans l'Etat de Minas Gerais. 19 personnes sont mortes depuis le début des événements climatiques, selon le média Globo Rural. 145 des 853 municipalités du Minas Gerais ont ainsi dû déclarer l'état d'urgence.

Le réchauffement climatique en cause ?

D’après une partie des chercheurs brésiliens, ces pluies inhabituelles sont le résultat d’un mélange comprenant : les facteurs naturels de l'été, le phénomène de La Niña et le réchauffement de l'Atlantique tropical. La combinaison de ces trois phénomènes a formé la zone de convergence de l’Atlantique Sud, selon les météorologues interrogés par Globo Rural.

Selon Alexandre Costa, climatologue, professeur de l’Université de Ceara et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'explication se trouve ailleurs. Pour lui, le réchauffement climatique est à l’origine de tous ces événements. Ces précipitations sont 30% plus fréquentes et 7% plus intenses qu'auparavant, comme il l’explique à rfi.

Il n'est plus possible de parler de ce type de tragédie, sans parler du changement climatique. On parle de 21 morts (désormais 26, NDLR), de 77 000 personnes sans-abri et qui sont déplacées, de près d'un demi-million de personnes qui ont été affectées par ces inondations d'une manière ou d'une autre.

Alexandre Costa, climatologue, professeur de l’Université de Ceara et membre du GIEC

Un fond de 2,3 milliards de réaux débloqués pour les réparations

D'après une information de O Globo, le gouvernement brésilien prépare un décret provisoire pour débloquer 2,3 milliards de réaux. Il paraîtra prochainement dans le Journal Officiel. Ce fond servira d'aide aux villes touchées par les catastrophes. 

1 milliard de réaux sera attribué au Ministère de l'Infrastructure et permettra de réparer les routes. Le reste de l'aide (soit 1,3 milliards de réaux) ira au Ministère du Développement régional pour la reconstruction des villes.