Insécurité aux abords des écoles de Saint-Laurent du Maroni : des enseignants exercent leur droit de retrait

Des enseignants installés face à la sous-préfecture de Saint-Laurent du Maroni lors de la mobilisation contre la violence
Les personnels des écoles Alain Mouty, Octavien Hodebar et Elise Giffard à Saint-Laurent du Maroni se sont mobilisés ce 17 octobre en réponse aux actes de violence qui se multiplient dans la ville, et plus particulièrement aux abords des établissements scolaires. Plusieurs enseignants ont exercé un droit de retrait. Ils se sont réunis devant la sous-préfecture dans la matinée.

Ils veulent se faire entendre. Ce jeudi 17 octobre, plusieurs enseignants de Saint-Laurent du Maroni se sont donnés rendez-vous devant la sous-préfecture.

Ces professionnels craignent pour leur sécurité et pour cause, depuis des mois, les actes de violences aux abords des établissements scolaires sont nombreux.

Vendredi 11 octobre, trois coups de feu ont été tirés vers une école en pleine journée.

Les élèves ont levé la tête, nous nous sommes regardés... Ils se sont mis sous leur table et il y a eu une sonnerie tout de suite pour l'intrusion. Les élèves étaient en panique... Les enfants ont eu très peur.

Une enseignante anonyme

Des parents d'élèves, quelques enseignants... au total, une quarantaine de personnes a fait le déplacement ce jeudi matin. Le syndicat SE UNSA est à l'origine de ce droit de retrait, les autres syndicats n'ont pas souhaité y participer.

Le SE UNSA à Saint-Laurent du Maroni

Certains participants ont d'ailleurs déplorer l'absence de leurs collègues, considérant que tout le monde est concerné.

Un entretien avec la sous-préfète

Le droit de retrait a été rapidement suivi d'un entretien avec la sous-préfète, Véronique Beuve. Le personnel éducatif espère dans un premier temps obtenir un renforcement de la présence des forces de l'ordre.

"Les instances doivent nous entendre pour comprendre que nos moyens à nous, enseignants, sont limités", estime  Jean-François Joséphine, responsable délégué secteur Saint-Laurent du Maroni SE UNSA.

Demande en partie accordée par la préfecture, qui doit d'abord s’arranger avec la mairie pour être efficace. La municipalité reconnaît d'ailleurs le danger existant.

La sous-préféte reconnait qu'il y a aussi du danger dans cette zone et a déjà mis en place des opérations de gendarmerie... et d'un autre côté, on a un employeur qui voulait maintenir que notre droit de retrait n'était pas valable.

Jean-Marc Rechou, responsable du premier degré au syndicat SE UNSA

Les enseignants sont désormais dans l'attente de cette réunion de concertation. Le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) organise la sécurité extérieure des établissements scolaires, et doit se tenir le 24 octobre prochain.