En 2022, plus de 430 animaux domestiques ont été abandonnés sur le territoire de la Communauté d'Agglomération du Centre Littoral (CACL). Un chiffre qui prend en compte les abandons connus uniquement. Et en 2023... "c'est pareil", selon Eve Devaux, gérante du chenil Forêt d'Émeraude.
Plus de 30 abandons par semaine à la fourrière
L'établissement compte la seule fourrière de Guyane. C'est là que certains chiens et chats sont abandonnés. "Toutes les semaines, c'est environ 20 à 30 chiens et 5 à 10 chats" qui leur sont remis pour multiples raisons. "On ne fait pas de discrimination, on est là pour accueillir les animaux", indique Eve Devaux. Ici, les abandons se font par vague, selon les chaleurs des femelles.
On constate des abandons par vague, c'est après les chaleurs des femelles. Donc novembre, décembre ou encore janvier pour les chaleurs... Puis on a les chiots en févier, mars, avril, mai et juin. Justement, pour le mois de juin, on a eu 40 chiots abandonnés. Ce n'est pas uniquement par rapport aux vacances, mais surtout par rapport aux chaleurs.
Ève DEVAUX, gérante du chenil Forêt d'Émeraude
Un nombre alarmant, surtout quand on sait ce qui attend de nombreux animaux en fourrière. "Le vétérinaire passe une fois par semaine et doit euthanasier", explique la gérante du chenil. Elle poursuit : "On est déprimés parce que le rôle de la fourrière, si on était utopique, ce serait de récupérer les chiens perdus, de les rendre à leur maître. Ce ne serait pas d'euthanasier les animaux."
En fourrière, un grand nombre d'euthanasies
En 2008, il y a eu 85 % d'euthanasies, contre 65 % en 2023, selon les estimations de la gérante. Un chiffre en baisse, mais qui paraîtra toujours trop élevé. Cette évolution s'explique notamment par l'arrivée du refuge Doggy Oasis International. Il récupère 6 à 7 chiens par semaine - sélectionnés par le chenil et le vétérinaire - qui sont ensuite proposés à l'adoption.
Un choix difficile à faire pour les personnes impliquées. Généralement, les chiens euthanasiés sont les plus âgés, ceux qui sont en moins bonne santé et ceux qui ont peur des humains, par exemple. Pour cause, ils ont moins de chance d'être adoptés et la fourrière ne peut pas les garder. "On n'a pas toujours d'autres solutions", déplore Eve Devaux.
"La CACL est à la pointe de la protection animale"
La gérante de Forêt d'Émeraude est toutefois très heureuse d'avoir la Communauté d'Agglomération du Centre Littoral à ses côtés. "La CACL est à la pointe de la protection animale, il n'y a pas beaucoup de communautés d'agglomération qui font la même chose. Ils sont exemplaires", dit-elle.
L'organisme finance notamment la stérilisation des chiens et chats placés en fourrière. Elle a également mis en place une subvention à destination des particuliers qui souhaitent stériliser leurs chiennes et leurs chattes. Chaque année les propriétaires peuvent en bénéficier.
Car pour Eve Devaux, c'est la solution. Cette opération chirurgicale pour l'animal est aussi la solution prônée par le Ministère de l'Agriculture, l'association PETA France ou encore la Société Protectrice des Animaux (SPA). "Les pouvoirs publics pourraient être plus stricts sur la stérilisation... car si ce n'est pas obligatoire, on continuera les euthanasies", conclut-elle.