"Il y a eu beaucoup d’avancées" commente Isabelle Hidair-Krivsky, directrice régionale aux droits des femmes en Guyane. Dans le territoire, de nombreuses associations informent, orientent et accompagnent dans ce domaine ceux qui le souhaitent : "nous avons mis en place des permanences juridiques en milieu très rural. Elles indiquent, en fonction de votre lieu d’habitat, à qui vous pouvez vous adresser à proximité de chez vous".
"On a genré les métiers"
Malgré ces dispositifs qui "fonctionnent bien" et cette "libération de la parole, il y a encore beaucoup de points sur lesquels il faut s’améliorer" ajoute Isabelle Hidair-Krivsky. Cette amélioration pourrait se faire grâce à la "déconstruction des stéréotypes dès le plus jeune âge car on sent qu’ils sont bien ancrés dans la société".
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À titre d’exemple, "les jeunes filles ont beaucoup de difficultés à s’engager dans d’autres voies que celles dites "féminines" car on a genré les métiers. Beaucoup de femmes se retrouvent avec des diplômes qui ne sont pas valorisés, surreprésentés sur le marché du travail ou elles n’accèdent pas à des postes à responsabilités" déplore la directrice régionale aux droits des femmes.
Aujourd’hui, la moitié des femmes en France s‘engage dans 12 des 87 familles professionnelles parce que les stéréotypes ont fait leur travail. Ces stéréotypes sont aussi valables pour les hommes qui pourraient diversifier leurs activités.
Isabelle Hidair-Krivsky
Cette dernière insiste : cette journée est l’occasion d’interroger la place des hommes dans la société. "Ce n’est ni la fête des mères ni la journée de la femme. C’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et c’est important d’y associer les hommes".
Il ne s’agit pas de faire un monde où les femmes auraient le pouvoir et excluraient l’autre moitié de la société. Il faut travailler ensemble.
Isabelle Hidair-Krivsky
En savoir plus sur le 8 mars…
Cette journée trouve son origine au début du 20ème siècle. En Europe et aux Etats-Unis, les femmes se mobilisent et réclament de meilleures conditions de travail et le droit de vote.
En 1975, lors de l’année internationale de la femme, l’Organisation des Nations Unies (ONU) instaure cette journée de rassemblements à travers de nombreux pays. C’est finalement en 1977 qu’elle sera officialisée.
En France, il faudra toutefois attendre 1982 pour que le 8 mars soit reconnu.