"L'Abattis, c'est un lieu de rencontres artistiques", introduit Marvin Yamb. Réalisateur, directeur de casting et artiste, il a participé à la création de ce tiers lieu dans lequel "on met à disposition des moyens matériels pour s’initier à des pratiques artistiques", comme il l’explique.
Située 61 rue Martin Luther King, à la cité Zéphir (Cayenne), cette maison était autrefois abandonnée. Propriété de la Collectivité Territoriale de Guyane, elle a été récupérée par des artistes en août 2022. Ils sont aujourd’hui le collectif "Les Pas Mêlés".
Le reportage de l’époque.
Deux plus tard...
Aujourd’hui, il dresse un bilan positif de ces deux années d’existence.
Le projet a été bien au-delà de nos espérances. Enormément d’engouement, de connexions, de gens qui ont pu s’essayer à des pratiques artistiques, de gens qui se sont rencontrés, de projets qui sont nés... Vraiment un bilan plus que positif.
En dehors de la création de L’Abattis, l’artiste retient, parmi les événements marquants, l’adhésion de nombreuses personnes... notamment celles initialement opposées au projet.
L’Abattis vit grâce à des subventions, mais aussi au travers du bar associatif qui a été installé, des événements organisés sur place et des dons. D’ailleurs, s’agissant de soutien, "nous avons du soutien de la CTG, des services de l’état, de la mairie de Cayenne... aujourd’hui, tout le monde est d’accord sur la nécessité de ce projet", se réjouit Marvin Yamb.
L'Abattis devient le 4ème tiers lieu de Guyane à être labellisé "Fabrique de Territoires" par l'Agence Nationale de Cohésion des Territoires. Nous avons le soutien des Services de l’État (DGCAT et DCJS). Grâce à ce label, nous pouvons pérenniser notre présence dans le quartier Zéphir à Cayenne et intensifier la mise en place de projets artistiques et culturels novateurs pour le territoire, pour ses artistes et pour ses habitants.
Marvin Yamb
Néanmoins, le travail doit se poursuivre selon l’artiste. "Il faut continuer de faire naître des endroits, L’Abattis ne devrait pas être une exception", affirme-t-il, estimant qu’il devrait y avoir un établissement similaire dans chaque commune de Guyane.
Quels projets pour l’avenir ?
"Deux ans (d’existence) pour une structure née comme elle est née, c’est déjà bien", estime l’artiste guyanais. Cependant, L’Abattis nécessiterait plus de moyens, dont financiers, pour se développer. Et ce n’est pas tout :
Il faudrait surtout une réelle prise de conscience de la part de toute la population qu’un lieu comme L’Abattis - qui, certes, est atypique et différent des habitudes de la Guyane – a fait ses preuves ailleurs et qu’il faut continuer de soutenir et porter en avant les efforts que font ces personnes.
L’Abattis fonctionne avec les adhérents des "Pas Mêlés" qui essaient d’y assurer une présence continue. Il s’agit de bénévoles qui prennent ces moments sur leur temps personnel.
"On se débrouille comme on peut, avec les moyens qu’on a", dit Marvin Yamb, qui ne compte pas ses heures au sein de ce tiers lieu. Le collectif recrute toujours des membres, les volontaires peuvent passer par les réseaux sociaux de L’Abattis.
Ces nouvelles recrues pourraient apporter leur aide pour les projets futurs, comme celui d’organiser un festival prochainement.
Les origines du nom
En Guyane, L’Abattis, c’est le nom du lieu où on plante, qui permet de subsister. C’est le jardin où on sème des choses qui, potentiellement, permettent de nourrir, s’autosuffire et partager. On a décidé de créer notre abattis culturel dans lequel on plante des choses et un jour elles germeront ici ou ailleurs.
Enfin, pour fêter l’anniversaire des 2 ans de cette maison artistique, une fête est prévue ce 14 septembre. L’entrée est libre pour tous.