L'orpaillage illégal, un facteur criminogène majeur en Guyane

L'orpaillage illégal, un facteur criminogène majeur en Guyane ©Guyane la 1ère
Depuis plus de 25 ans, la Guyane est en proie aux orpailleurs clandestins. Ce phénomène impacte la nature, une partie de la population, et le niveau de délinquance en général. Selon le dernier bilan des autorités début juillet, les opérations Harpie ont fait, un peu, baisser l’activité clandestine. Mais il reste plus de 6 000 garimpeiros en Guyane.

Dans le bassin du fleuve Kourou, le secteur de la crique nationale est ravagé par l’orpaillage clandestin. À Roura, la crique Bagot polluée aussi. Un constat fait en juillet lors d’un survol de la fédération des opérateurs miniers. Un fléau en Guyane depuis plus de 25 ans, surtout dans l’intérieur du territoire. Après une baisse l’an dernier, le Parc amazonien constate, cette année, une augmentation des chantiers illégaux dans son aire protégée comme l'explique Pascal Vardon, directeur du Parc Amazonien de Guyane :

"Nous sommes très vigilants sur des zones prioritaires qui sont, notamment, des zones de proximité avec les villages amérindiens ou aluku dans le secteur de Camopi à l'est mais aussi à l'ouest avec Maripasoula et Papaïchton mais également au sud de Taluen et Antécume Pata puisque là, il y a un fait nouveau, avec l'apparition de chantiers qui n'existaient pas."

Dans l’Est, à Camopi, malgré les opérations Harpie, les clandestins sont toujours là, confirme Laurent Yawalou, le maire de Camopi :

"Il manque du poisson dans le fleuve, il manque du gibier dans les zones de chasse des habitants puis il manque des pirogues, des moteurs et les brésiliens, ils passent quotidiennement. Je pense que c'est pour montrer aussi qu'ils sont quasiment chez eux."

Une quarantaine de braquages en forêt entre 2018 et 2021

Pour Joël Sollier, procureur général près la cour d’appel de Cayenne, l’orpaillage illégal est un facteur criminogène majeur en Guyane :

"Si on prend, par exemple, le nombre de vols à mains armées à l'encontre d'implantations d'orpaillage en forêt que cela soit des mines légales ou des mines illégales, nous les avons évalués à une quarantaine entre 2018 et 2021. Vous avez des groupes du littoral, des factions criminelles qui s'intéressent de plus en plus à ces activités d'orpaillage."

Les trafics générés par l’orpaillage clandestin favorisent l’implantation de factions criminelles brésiliennes en Guyane. Les autorités estiment à une centaine les membres de ces organisations présents sur le territoire. C’est devenu l’une des priorités dans le combat contre la délinquance.