La lutte contre la déforestation et contre le changement climatique, nouvelles priorités du Brésil

Déforestation d'une région au cœur de la forêt amazonienne dans l'ouest du Brésil.
Tournant radical au Brésil en matière climatique et de déforestation. La nouvelle ministre de l'environnement, figure historique de la mouvance écologique, a annoncé les nouvelles orientations du pays. La lutte contre la déforestation et le réchauffement devient une des priorités du pays.

Marina Silva ministre de l'environnement du Brésil avec Lula

Jouer un rôle majeur face au changement climatique, c'est l'ambition du nouveau gouvernement brésilien du président Luiz Inacio Da Silva, dit Lula. Un virage à 180 degrés par rapport à la politique de son prédécesseur d’ultra-droite, Jaïr Bolsonaro. Ce cap est incarné par Marina Silva. Outre l'environnement la ministre est donc aussi chargée officiellement du changement climatique comme elle l’explique :

 Il y a un ajout au nom du ministère, qui s'appelle désormais ministère de l'Environnement et du Changement climatique, ... Cet ajout nominal a une raison qui n'est pas rhétorique. Le changement climatique s'impose. Nous voulons mettre en évidence la priorité de ce qui est peut-être le plus grand défi mondial que connaît actuellement l'humanité.   

La ministre Marina Silva, une militante écologiste de longue date

Issue d’un milieu pauvre de l’Etat d’Acre, Marina Silva a été proche du leader syndicaliste Chico Mendes (assassiné en 1988).  Militante écologiste de longue date, elle a déjà été chargée de l'environnement dans le gouvernement Lula entre 2003 et 2008, année de sa rupture provisoire avec celui-ci (liée, entre autres raisons, à son opposition à des projets de grands chantiers).

Durant sa première expérience ministérielle, elle a notamment participé au lancement d'un fonds international pour l'Amazonie. Et son plan national contre la déforestation avait été jugé très efficace. De vastes sanctuaires avaient aussi été réservés aux Amérindiens.

Lutter contre la déforestation, restaurer 12 millions d’hectares dégradés, créer 260 000 emplois,…

Marina Silva ministre de l'environnement du Brésil

 

Cette fois-ci, l'enjeu est de mettre fin à la déforestation d'ici 2030. Au sein de l'administration, une autorité sera spécifiquement chargée de cette question comme du climat. La ministre annonce des objectifs ambitieux :

Le Brésil a pour objectif de récupérer 12 millions d'hectares de zones dégradées, ce qui pourrait générer 260 000 emplois. C'est avec des possibilités comme celles-ci que nous allons contribuer à mettre fin à l'exploitation minière illégale, et avoir d'autres opportunités dignes de ce nom. Au lieu de détruire et de polluer, nous allons reboiser et récupérer les zones qui ont été dégradées.

Economie verte, développement durable, des idées qui progresseraient inexorablement…  

Marina Silva ministre de l'environnement du Brésil

Un département chargé de l'économie verte sera aussi créé. Et on va insister sur le développement durable. Un thème qui a le vent en poupe selon Marina Silva :

La durabilité n'est pas une façon de faire, c'est une façon d'être, c'est une vision du monde, c'est un idéal de vie. Ces nouveaux idéaux identitaires sont en train de gagner le monde. Nos enfants, nos petits-enfants vont naître pro-durabilité. Certains seront conservateurs, d'autres progressistes, certains capitalistes, d'autres socialistes, mais tous seront favorables à la durabilité. Car sans la nature, nous ne pouvons pas vivre. Seuls les négationnistes ne reconnaissent pas l'impératif éthique de ce programme.

Une pression générationnelle et planétaire qui pourrait convaincre les plus réticents au Brésil, comme les milieux de l’agro-business, peu soucieux d’écologie, mais désireux de conserver leurs marchés internationaux…

Reste que le gouvernement brésilien en est conscient, la transition verte prendra du temps…