Itani, Lawa, Arouany, Mana, derrière chaque poupée, il y a le nom d’une crique, ou d’un fleuve de Guyane. Les poupées Oyashowroom, ont plutôt la taille mannequin, et une garde-robe, de défilé de mode. Cela coule de source, car sa créatrice, Johanna Sully a toujours été passionnée par l’univers des grands couturiers, et de la mode. Un monde dans lequel elle évolue, à Paris, avant de revenir chez elle en Guyane, en 2017. Elle se lance dans la création de vêtements pour la gent féminine, mais elle décide rapidement de créer Oyashowroom, les poupées guyanaises.
Johanna Sully s’inscrit dans une démarche de revalorisation de l’estime de soi, chez l’enfant. Une volonté de mettre en avant la richesse culturelle de la Guyane, avec ses poupées. "Quand je suis revenue en Guyane, j’ai eu l’idée de monter ce projet de poupées. Pour moi il était important que les enfants puissent jouer avec des poupées qui leur ressemblent. Elles sont noires, métisses, elles ont les cheveux raides, bouclés, crépus."
Des poupées pour sublimer la beauté noire
La dernière Oyack a des locks, "j’aimerais bien travailler sur une poupée asiatique. Je veux que mes poupées puissent représenter la diversité de la Guyane. L’estime de soi se construit à cet âge-là, c’est vraiment un projet qui me tient à cœur ".
Une poupée pour changer les mentalités...Yanadolls
Maza, Yanona, des noms de guerrières, de princesses, pour des poupées.
Depuis sa création en 2018, Yanadolls a sorti une centaine de modèles.
Evelyne Sagne, à l’origine du concept avec l’association Kopena, revient sur les raisons du projet Yanadolls.
"Les cheveux de nos poupées sont crépus, elles ont la peau foncée, car il faut redonner l’estime de soi, à notre jeunesse. Il y a un problème de représentativité. J’ai fait une expérience, pas plus tard que lundi avec des ados, dans un collège de Kourou. Il y avait 3 poupées, une blonde, une métisse, une noire. Je leur ai dit d’élire leur miss, et c’est la métisse qui est arrivée en premier. Je pense qu’il faut vraiment travailler sur la représentation positive des afrodescendants. Cela concerne, aussi les amérindiens qui peuvent avoir ce même problème de représentativité ".
Des poupées au service du patrimoine
« Nos poupées, ont un deuxième objectif, la connaissance de l’histoire de la Guyane. Chaque poupée a un nom, de personnage illustre, souvent méconnu. Par exemple, Yanona, est une femme qui a marronné ( fuir le système colonial, pour ne plus subir l’esclavage), enceinte de 6 mois. Sayasé, est une chamane amérindienne de la communauté Teko. ».Evelyne Sagne, coordinatrice du projet Yanadolls.
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