Deux ans et demi après l’agression, Laurent Ponet est à nouveau sur ses deux jambes. Le 26 mai 2020, un voleur le braque pour sa sacoche cité Novaparc à Cayenne. Laurent résiste. Le malfrat lui tire dans le dos. A l’hôpital, le diagnostic des médecins est sans appel. La balle a terminé sa course dans les poumons, où elle se trouve toujours. Elle a fracturé la colonne vertébrale et deux vertèbres, bien que touchée, la moelle épinière a été en partie préservée. Après des mois de travail d’abord avec les kinés de l’hôpital de Cayenne puis de la clinique Saint-Paul, Laurent se lève et marche à nouveau…
La première chose que l'on me dit c'est que je serais paraplégique et que je ne pourrais plus jamais marcher. Je n'ai aucune sensibilité, aucune motricité Je pleurais, je paniquais, je pensais à mes enfants, à mon sport, à tout quoi. J'ai eu un peu de chance dans mon malheur. J'avais mon gros orteil qui bougeait, au bout de trois semaines. Ca m'a donné de l'espoir. Chaque jour qui passait je reprenais confiance. Aujourd'hui j'arrive à me déplacer avec mon bâton de marche. Pour les grands trajets, je prends mon fauteuil.
Laurent Ponet, patient souffrant de paraplégie spastique
Laurent Ponet a aussi dû surmonter l’échec d’une opération dans une clinique parisienne pour se faire implanter un neurostimulateur dans le dos. Suite à cela, il a été victime d’une infection et a dû être opéré à plusieurs reprises. Il avait alors à nouveau perdu l’usage de ses jambes, qu’il a retrouvé après dix semaines de rééducation.
Sa mère étant décédée, Laurent reçoit l’aide d’amis et surtout de son grand frère…Une aide pour se déplacer, pour faire les courses, mais aussi un soutien moral.
Je l'aide au quotidien pour qu'il puisse avoir confiance en lui. Avant on était toujours ensemble. Je suis avec lui. J'essaie de faire en sorte qu'il oublie qu'il est comme cela.
Dimitri Faustin, frère de Laurent Ponet
Laurent partage son expérience sur son compte instagram où il a six mille abonnés, une forme de soutien pour les autres paraplégiques. Grand sportif auparavant, il ne lâche rien aujourd’hui : quatre séances de kiné par semaine, plus, une à deux séances de sport en salle.
Laurent a relevé un premier défi dimanche dernier : faire les trois kilomètres de la marche de la diversité, malgré la douleur toujours présente. Prochain défi pour Laurent : retrouver du travail pour s’ouvrir d’autres horizons…