Ils étaient près d’une soixantaine de chefs d’établissements, professeurs ou référents culturels à participer ce 30 septembre au Rectorat à une rencontre sur les dispositifs d’éducation artistique et culturelle déployés en Guyane. Des rencontres similaires se sont aussi tenues dans la semaine à Saint-Laurent-Laurent-du-Maroni et à Kourou.
Le pass Culture est un outil devenu essentiel dans la panoplie des dispositifs dont dispose l’éducation nationale pour aider les élèves à accéder à l’offre culturelle.
Lire ici : le pass Culture : 4 ans d’application en Guyane
En place depuis un an, Pauline Sombstay-Saurel, chargée de développement pour le pass Culture en Guyane, dresse un bilan plutôt satisfaisant de l’application du dispositif sur le territoire : « Globalement les jeunes que je rencontre sont satisfaits du dispositif… Ce n’est pas pour rien qu’il existe toujours. Nous avons vraiment réussi à diversifier l’offre en faisant, notamment, rentrer l’ensemble des festivals. Nous sommes synchronisés avec « Bizouk » une plateforme de vente de billets, ce qui permet d’avoir tous les événements comme les festivals et concerts qui remontent vers les jeunes. Cela leur permet de payer leurs places avec leur crédit pass Culture.»
Parallèlement, un travail de diversification de l’offre est effectué avec le rattachement dans le dispositif des médiathèques, musées et le spectacle vivant, notamment celui des Danses Métisses. Une grande majorité des collectivités locales ont été inscrites, 18 sur 22, s’ajoutent les EPCI et la collectivité territoriale de Guyane. Un travail de démarchage qui semble porter ses fruits.
Rendre le pass Culture accessible à tous les jeunes y compris ceux des communes éloignées
Parvenir à faire circuler l’information sur l’utilisation du pass Culture au-delà du littoral est une mission importante. Pour cela il faut réactiver les collectivités afin qu’elles recensent et inscrivent toutes leurs offres culturelles. Les jeunes élèves, inscrits dans un établissement doivent savoir qu’à partir de 15 ans ils ont droit au pass Culture via l’application. Le crédit alloué à titre individuel est de 20 euros, de 30 ans euros supplémentaires à 16 ans et à 18 ans ce crédit atteint 80 euros. Une fois cette somme consommée, les bénéficiaires du pass Culture disposent alors de 300 euros valables 2 ans. Au total, les élèves auront eu sur une période de 5 ans 380 euros pour des dépenses culturelles. Cela concerne en Guyane 9 973 jeunes.
Le pass Culture attribué individuellement l’est aussi collectivement par le biais des établissements scolaires qui perçoivent 23 000 euros chacun à raison de 25 euros par élève pour la réalisation de projets pédagogiques hors transport.
Par exemple au collège Eugène Nonon, la référente culture qui est professeure documentaliste a pu mener plusieurs actions depuis le début de l’application du dispositif en 2021 :
« Nous avons bénéficié du pass Culture en répondant aux appels à projets ce qui nous a permis d’avoir des résidences d’artistes au collège, une participation à « Jeunes en librairie » de plusieurs classes et tous les autres projets autour de la musique, de la danse, le théâtre avec des compagnies qui viennent dans l’établissement ou encore la participation au salon du livre en 2022. »
Parallèlement dans cet établissement, des campagnes d’information sont menées pour inciter les élèves de 15 ans à utiliser, à titre individuel, le pass Culture.
L’enjeu pour le développement du pass Culture en Guyane tant au plan individuel que collectif, même, s'il est de plus en plus connu et mieux utilisé, est d’arriver à surmonter les difficultés inhérentes à l’éloignement géographique. Certaines communes du fait de leur isolement ont une offre culturelle pauvre et un accès numérique contraint voire inexistant. Il y a encore une marge de progression importante pour une application
NB : En 2023, 9 373 jeunes de Guyane ont utilisé leur pass Culture : 37 % des jeunes de 15 à 17 ans et 45 % des jeunes de plus de 18 ans.
À titre collectif, 53 % des élèves guyanais ont pu bénéficier du pass Culture lors de sorties scolaires, au théâtre et au cinéma essentiellement avec, respectivement 28,7 % et 19,9 % des réservations des enseignants.