Le projet « Les savoirs de la Forêt » porté par Nature Rights Guyane, rassemble des collectifs agricoles traditionnels représentant les communautés guyanaises amérindiennes, noires marronnes, créoles etc... Ce réseau valorise les savoirs traditionnels et les innovations agro-écologiques, dans l’objectif de les préserver et de les transmettre aux jeunes générations. Un réseau déjà sélectionné le 8 novembre dernier par "La France s’engage" présidée par François Hollande. A la clé, une subvention sur trois ans et un accompagnement structurel.
En mars, la "Fondation Daniel et Nina Carasso" révélait à son tour les 9 lauréats de l’appel à projets « Pour une transition agroécologique par l’échange et le partage ». Cet appel à candidature lancé en 2020 avait pour but de sélectionner des projets créant des synergies afin de faciliter le partage d’expériences et la diffusion massive des pratiques agro-écologiques traditionnelles. L’idée est de permettre à ces associations de passer à l’échelle supérieure grâce à la mise en réseau et à un soutien financier.
Enfin le réseau guyanais fait partie également des 300 « Fabriques de territoire » initiées par le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Par ce dispositif, l’État finance son fonctionnement à hauteur de 75 000 à 150 000 euros sur 3 ans, à raison de 50 000 euros par an maximum, le temps pour ces structures de trouver leur équilibre économique.
On sent que le projet commence à prendre de l’ampleur et intéresse les financeurs. Nous avons été lauréats pour la circulation des connaissances en agro-écologie par l’appel à projets porté par la fondation Carasso qui nous permet durant les deux années qui vont venir la mise en place de toute une dynamique d’échanges et d’ateliers autour des pratiques agricoles dans les communautés et d’intégrer aussi des formations un peu plus spécifiques. L'autre distinction est un projet de terrain plus ancré à l’est guyanais porté par l’assation Panakuh : la création du centre des savoirs de la forêt. Nous avons été lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt général "Fabriques du territoire" du ministère de la Cohésion et du territoire dont le financement est alloué par la préfecture de Guyane. Ces fonds nous permettront sur 3 ans le développement et fonctionnement de ce lieu à Saint Georges avec la volonté d’organiser des échanges en priorité avec la communauté Palikur.
Massiri Aimé Gueye Coordinateur du réseau Les Savoirs de la Forêt
Des projets ambitieux
L’objectif est de préserver les savoirs-faire traditionnels afin d'en perpétuer la mémoire en organisant des formations, des échanges entre agriculteurs et des visites sur le terrain. Les associations bénéficieront d'un soutien financier et organisationnel pour se structurer.
La volonté est de pérenniser tous ces projets, qu’il y ait un modèle économique qui émerge permettant une autonomie d’actions du réseau des Savoirs de la forêt en tant que structure d’animation et des porteurs de projets que nous accompagnons au sein de ce réseau. L’un des objectifs est de former, de faire monter en compétence sur les recherches de financement à leur échelle, et de mettre en place des formations sur les chantiers d’insertion par exemple. C'est ce qui est prévu notamment à Saint-Georges. Nous voulons que les jeunes viennent se former et prennent le relais. Il y a des actions qui sont lancées. Le centre accueille déjà des projets et des stagiaires. Ce sont les grands enjeux auxquels nous allons essayer de répondre durant ces trois prochaines années.
Le réseau les Savoirs de la Forêt a encore de multiples projets. De nouvelles associations - telle que "Mélisse" spécialisée notamment en pharmacopée traditionnelle - ont intégré ce mouvement en pleine expansion.