Thibault Lechat-Vega, 34 ans est né à Cayenne. Diplômé en droit et en sciences politiques, il est le 3e vice-président de la Collectivité Territoriale de Guyane en charge de l'Europe, des affaires institutionnelles, de l'égalité et des relations avec les Guyanais de l'extérieur. Après un passage au Ministère des Outre-mer, puis au Ministère de l'Ecologie, il a été collaborateur parlementaire de Gabriel Serville de 2012 à 2021.
Militant syndical - en tant que secrétaire général adjoint du Syndicat national des collaborateurs parlementaires- Force Ouvrière - et politique depuis l'âge de 20 ans, il a d'abord été encarté chez les jeunes socialistes, avant de faire parti des membres fondateurs du Mouvement Péyi Guyane. Elu conseiller municipal de Matoury en 2014 à l'âge de 26 ans, il est candidat à la députation pour la première fois.
Avec lui, sa suppléante : Aïssatou Chambaud, 6e vice-présidente au sein de la même majorité à la CTG . "Nous avons fait le choix de partir ensemble car, outre le fait que nous présentons des profils complémentaires, nous avons appris à nous connaitre et à travailler efficacement ensemble depuis un an. Par ailleurs, nous partageons la même vision du rôle du député et surtout de la relation avec la suppléante que nous voyons comme un vrai binôme, au delà de la seule élection", dit-il."
Pourquoi vous présentez-vous ?
"Notre candidature à Aïssatou Chambaud et moi-même part d'un constat : dans un système centralisé comme le nôtre, il nous faut agir de façon coordonnée et concertée au local et au national, si nous voulons être réellement efficaces.
Concrètement, la majorité territoriale doit pouvoir disposer d'appuis et de relais au national, en particulier au Parlement, pour réussir et mettre en œuvre les engagements pris auprès de la population guyanaise.
Par ailleurs, la Guyane ne peut plus attendre. La situation exige que nous ayons des parlementaires qui maitrisent les dossiers, le fonctionnement des institutions et nous fassent bénéficier de leurs réseaux. En résumé, la Guyane a besoin de députés opérationnels, dés le lendemain de l'élection.
Plus personnellement, cette candidature apparait dans la continuité d'un engagement commencé sur les bancs de l'université et poursuivi dans le militantisme associatif, syndical et politique, alors que je suis élu local depuis 2014.
Par ailleurs, je fais partie de cette nouvelle génération d'élu-citoyens qui veulent contrer inégalités et injustices par l'action, mais qui ne croient plus aux promesses. Et c'est cette exigence de résultats qui me motive et qui m'a amené à candidater à l'investiture du Mouvement Péyi Guyane et d'être aujourd'hui aux côtés d'Aïssatou Chambaud à cette élection."
Quelles problématiques, liées à la Guyane, allez-vous porter à l’Assemblée Nationale ?
"Il est difficile de faire une liste des problématiques à traiter en premier, car tout est urgent en Guyane.
Mais ce qui est sûr, c'est que dés l'élection, il faudra s'atteler à la question budgétaire, puisque la première loi de finances du quinquennat sera débattue en octobre.
Ce sera l'occasion de mettre sur la table, notamment, la question des mesures additionnelles au plan d'urgence du 21 avril 2017, mais aussi la mise en œuvre de l'engagement présidentielle d'augmenter le budget alloué au logement à 100 millions d'euros (contre 60 actuellement), les régimes d'aides applicables à nos entreprises ou encore la question de la fiscalité minière. A ce sujet, il nous faudra défendre un objectif : que nous soyons les premiers bénéficiaires de l'exploitation de nos ressources. Plus généralement, la lutte contre le pillage de notre sous-sol et de nos eaux est une priorité absolue et doit être inscrite comme grande cause du quinquennat, pour être traitée comme ce qu'elle est en réalité : un sujet pas uniquement local mais national.
Ensuite, avant la fin de l'année, il est prévu que l'Assemblée Nationale soit saisie d'un projet de loi sur le foncier à Mayotte : nous devrons l'étendre à la Guyane pour trouver une solution définitive au transfert de foncier promis dans l'Accord de Guyane de 2017. La gestion jalouse du foncier guyanais par l'Etat doit prendre fin dans les meilleurs délais et nous disposons donc d'une fenêtre de tir qu'il ne faut pas louper.
Enfin, dés le mois de juillet, il s'agira d'avancer sur la question de la vie chère qui, déjà prégnante dans notre quotidien, se fait insupportable en raison du contexte mondial de flambée des prix des matières premières. Nous avons déjà travaillé sur une cinquantaine de propositions, comme un mécanisme de blocage des prix des produits de première nécessité, le renforcement des prérogatives de l'observatoire régional des prix et des marges, le contrôle des prix et des marges des produits de détails ou encore la renégociation des modalités d'application du bouclier qualité-prix. Très rapidement, nous travaillerons avec les autres parlementaires d'Outre-mer, mais aussi avec l'exécutif, pour que sans délai puisse être débattu un projet de loi vie chère II, pour aller plus loin que la loi Lurel de 2012 et répondre ainsi à l'urgence sociale du territoire."
Dans quel groupe de l’Assemblée Nationale comptez-vous siéger ?
"Nous entretenons des relations fortes aussi bien avec la France insoumise qu'avec la Gauche démocrate et républicaine où Gabriel Serville a siégé pendant près de 10 ans. Ce qui est sûr, c'est que je siégerai au sein du bloc de gauche, que j'espère majoritaire au sortir des législatives. Reste à voir la configuration précise de l'Assemblée et de ce bloc avant de prendre une décision définitive, qui se prendra de toutes les façons avec une seule priorité en tête : les intérêts de la Guyane."