La rumeur courrait. Il s’est défendu jusqu’au bout, pensant échapper à la sentence administrative. Nahel Lama a finalement pris sa décision, en conscience, contraint par les nouvelles dispositions du code électoral. Un décret, publié en 2020, a modifié les inéligibilités professionnelles concernant le mandat de député. Un peu plus de 25 professions dans la fonction publique, sont incompatibles avec une candidature aux Législatives. C'est le cas de Nahel Lama, directeur adjoint de la Culture à la mairie de Cayenne.
NL : Après un examen attentif de ma situation, il apparait que je fais l’objet d’une loi qui est assez récente qui empêche toute personne ayant des fonctions d’encadrement au sein de la fonction publique de se présenter s’il n’a pas démissionné un an avant. C’est une loi discriminante quand on connait le contexte social et économique chez nous, on sait qu’une bonne partie des forces vives travaillent dans l’administration, de fait, cela déséquilibre le rapport de force.
MCT : Vous ne le saviez pas avant de déposer votre candidature ?
NL : C’est une loi qui est entrée en vigueur en janvier. Nous n’avons sans doute pas été assez vigilants. Mais il aurait fallu que je démissionne un an avant. Je ne le savais pas. J’ai pris la décision de m’engager en 2019, j’ai toujours été intéressé par la fonction de député, car elle s’inscrit pleinement dans la continuité de mon rôle dans le secteur associatif. Je me suis présenté d’abord aux municipales, puis aujourd’hui aux Législatives, c’était pour moi être dans la bonne dynamique afin de faire connaître ma vision politique pour la Guyane.
Quel candidat pour le PSG ?
Le champion d’arts martiaux et président de l’association Frères de la Crique fait partie du paysage politique guyanais, puisqu’il s’est notamment présenté aux élections municipales de Rémire-Montjoly en 2020. Conseiller municipal et secrétaire de la section de Remire-Montjoly au Parti Socialiste Guyanais, Nahel Lama a été investi dans la 1ere circonscription au terme d’un congrès qui a duré 2 jours. Aujourd’hui, le parti fondé par Justin Catayée se retrouve sans candidat.
MCT : Comment cette nouvelle a été perçue par le PSG ?
NL : Le parti prendra une décision la semaine prochaine. Nous verrons, je serais aux côtés de la personne qu’ils choisiront. Moi je suis un homme d’idées et de valeurs donc même si je ne me présente pas je diffuserais les idées que je voulais promouvoir durant ma campagne, la semaine prochaine je rendrais publique ma profession de foi. Au-delà de la participation à une campagne, j’œuvre pour la promotion et la valorisation d’idées. Etant sur le terrain dans le secteur associatif, depuis une vingtaine d’années, j’ai une vraie vision des besoins de la Guyane, j’avais axé ma campagne sur la lutte contre la privation de l’emploi.
MCT : Vous êtes déçu ?
NL : Je suis déçu bien sûr, surtout pour ceux qui avaient décidé de me soutenir, qui ont cru en moi. Rendez-vous à une autre échéance, rien n’est perdu. Cela me laisse le temps de me prémunir et de me préparer à d’autres échéances électorales.
Le "mieux-être guyanais" reste l’objectif de Nahel Lama, qui entend rester sur le terrain pour promouvoir ses idées. Combattant, il a perdu une bataille, mais surtout pas la guerre. Ce retrait de poids, risque de rebattre les cartes, dans les stratégies politiques des candidats aux élections législatives dans la 1ere circonscription.