Les élèves de Saint-Laurent du Maroni privés de cantine depuis 27 années

A Saint-Laurent du Maroni, plus de 10 000 élèves se retrouvent sans aucune cantine scolaire. Cette situation dure depuis plus de deux décennies. La mairie de la capitale de l'Ouest déplore l'absence de structure telle qu'une cuisine centrale.

Pour de nombreux enfants de Guyane, le déjeuner servi par la cantine scolaire est le seul repas équilibré de la journée. Cependant, depuis 27 ans, les 10 900 élèves de Saint Laurent du Maroni en sont privés. Aucun des 31 établissements scolaires de la capitale de l’Ouest n’est doté de cantine scolaire depuis 1994.

Un manque de moyen et de structure

L’absence d’un tel service s’expliquerait par des soucis d’ordre financiers, mais pas seulement. La mairie de Saint-Laurent affirme avoir tenté plusieurs fois de remettre en route des dispositifs de restauration scolaire. Ces tentatives auraient toutes échouées, faute de moyen et de logistique.

Aujourd’hui nous avons 31 écoles, 10 900 enfants. Ce sera difficile de mettre des réfectoires un peu partout et de remettre la cantine. Tant qu’il n’y aura pas de structure sur l’Ouest, ce sera difficile.

Josette Lo-A-Tjon, adjointe à la mairie de Saint-Laurent du Maroni, déléguée aux affaires scolaires

Un petit-déjeuner gratuit dans 6 écoles

Josette Lo-A-Tjon déplore donc l’absence d’une structure offrant des prestations alimentaires aux élèves de Saint-Laurent du Maroni, comme une cuisine centrale. Pour pallier ce manque, un système de distribution de collations avait été mis en place de 2015 à 2017. "On a eu des défaillances, autant sur la logistique que sur le paiement des parents", indique-t-elle.

Depuis 2019, six écoles de la commune ont mis en place un petit-déjeuner gratuit. Pour étendre ce dispositif à 13 autres groupes scolaires, il faudrait débourser 1,4 million d’euros. En parallèle, le Rectorat peut fournir une aide 1,8 million d’euros pour tout le territoire.

Par conséquent, les parents devraient participer à hauteur de 10 euros par an. Seulement, moins de la moitié d'entre-eux peuvent effectuer ce paiement. La mairie de la capitale de l'Ouest tente, tout de même, de mettre en place une cantine. Pour que ce projet se réalise, un prestataire privé doit être trouvé.