Voilà qui illustre les propos tenus par Carol Ostorero, présidente de la FEDOMG, le 24 mars dernier. Dimanche dernier, à 8h00, les employés d'un site d'exploitation aurifère ont été attaqués. Aucune victime n'a été blessée. Les faits se sont déroulés sur le site d'orpaillage Paul Isnard, à Saint-Laurent du Maroni. Un employé de la société, qui souhaite rester anonyme, nous raconte.
Une prise d'otage de plusieurs heures
Cinq personnes lourdement armées, avec des fusils d'assaut de calibre 12 et des pistolets, ont débarqué sur le campement et pris tout le monde en otage. Ils ont obligé mon personnel à faire la levée (de l'or, NDLR). De 8h00, jusqu'à 14h00, ils sont restés là. Et ils ont récupéré l'or, à peu près 500 grammes d'or... et ils sont partis.
Un événement qu'ils sentaient venir, selon son récit. En effet, la veille, ils avaient repéré deux individus non loin du chantier. "J'ai arrêté le chantier et alerté la gendarmerie, mais comme ils étaient sur Dorlin, ils n'ont rien pu faire... et ce matin, on a été braqués", raconte le témoin. Aujourd'hui, le personnel est choqué. Les employés demandent des agents de sécurité sur le site.
Des bandes armées à l'origine des braquages ?
Et pour cause, ce n'est pas la première fois qu'ils sont victimes d'un braquage. Le dernier, avant celui de dimanche, remonte au moins de décembre 2022. "C'est mon 2ème braquage en 18 ans de métier", ajoute cet anonyme.
Selon lui, mais aussi pour les autres opérateurs miniers, ces braquages deviennent récurrents dans certains secteurs qui, auparavant, étaient épargnés par cette violence. Ils affirment que des bandes armées rodent dans plusieurs zones de la forêt guyanaise, à la recherche de l'or.
Il y a une une bande armée qui se forme au Suriname, du côté de Maripasoula ou Albina, de ce côté... Quelqu'un les finance, on leur fournit les armes et ils attaquent un secteur où ils braquent tout le monde (orpailleurs clandestins et légaux, NDLR). Puis une fois qu'ils ont 4 ou 5 kg d'or, ils rentrent au Suriname pour leur affaire : vendre l'or et se partager leur butin. Quand ils n'ont plus d'argent, ils reviennent.