Une ouverture vers les autres territoires de la Caraïbe pour les futurs agriculteurs de Guyane. Mardi 25 janvier 2022, la Collectivité Territoriale de Guyane a annoncé le lancement de l’opération "Réseau d’enseignement de l’agro-écologie dans la Caraïbe : Transition (REACT)". Ce projet est porté par l’Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole de la Guyane (EPLEFPA) dans le cadre du programme Interreg Caraïbes.
Pour que les jeunes se forment au sein de leur bassin géographique
Le dispositif Interreg Caraïbes permet aux territoires français des Antilles et de la Guyane de mieux s'intégrer dans l'espace caribéen, où ils se situent. Des échanges réguliers sont organisés entre les différents partenaires (notamment l'Europe, les collectivités des Antilles françaises et de la Guyane, ainsi que les autres pays caribéens). En l'occurrence, le REACT vise à "renforcer le capital humain des territoires ultramarins afin d’enseigner à produire autrement", note la CTG.
"Il est indispensable pour nos jeunes de pouvoir se former au sein de leur bassin géographique et d’avoir le sens des réalités en ce qui concerne la pratique agricole", estime Frédérique Loumeto-Ipolo, cheffe de projet REACT. Les élèves du programme pourront rejoindre des centres de recherches situés à Aruba, Barbade, Cuba, Saint-Martin ou encore en République Dominicaine. 1, 1 million d'euros ont été investis par les fonds européens et 50 000 euros proviennent de la CTG.
Un souhait des étudiants en agriculture
En Guyane, les élèves qui bénéficieront du programme REACT sont ceux de l'EPLEFPA de Guyane, formés à Matiti. L'établissement a répondu à un appel à manifestation lancé par Interreg Caraïbes. L'équipe pédagogique est partie dans cette direction suite à un constat des élèves. En effet, ces derniers doivent effectuer un stage annuel de deux semaines à deux mois en France ou dans un pays étranger.
En général, les élèves partent en Hexagone ou dans des pays européens, comme le Portugal. Il y a quelques temps, ils nous ont fait part de leur volonté d'être formés dans des pays où le climat est semblable au lieu où ils souhaitent vivre, donc la Guyane.
Frédérique Loumeto-Ipolo, cheffe de projet REACT et professeure
Un souhait compris par le corps enseignant. Seulement voilà, sans ce dispositif, les élèves auraient eu à débourser des milliers d'euros pour se rendre dans les pays de la Caraïbe ou de l'Amérique latine, contre des centaines d'euros pour se rendre dans les pays européens, notamment via Erasmus. L'appel à manifestation d'Interreg Caraïbes, puis la réponse favorable attribuée par la CTG au dossier de l'EPLEFPA sont donc tombés à pic.
84 mobilités jeunes au total dans le programme
A ce jour, une trentaine de d'élèves guyanais a demandé à rejoindre le programme REACT. Toutefois, tous ne pourront pas partir à cause de conditions sanitaires exigeantes. "On va essayer de faire partir des petits groupes de 10 jeunes dans plusieurs pays du programme", explique Frédérique Loumto-Ipolo.
On passera par ce dispositif cette année, on a jusqu’à février pour le finaliser. On va répondre à d’autres appels à projet, notamment avec l'Amazonie.
Frédérique Loumeto-Ipolo, cheffe de projet REACT et professeure
Notez que, puisqu'il s'agit d'un programme d'échange, des élèves agriculteurs d'autres territoires inscrits au REACT viendront à leur tour en Guyane. "Des jeunes qui rendront visite à nos agriculteurs", ajoute la cheffe du projet. Au total, 84 mobilités de jeunes ont été recensées pour l'opération (tous territoires confondus).