En plein cœur de la forêt, les jeunes amérindiens s'activent à récupérer des branchages et du bois. Objectif, construire des carbets, sur la zone à peine défrichée du chantier de la centrale électrique de l'ouest. Ils sont moins nombreux que pour la première mobilisation en début de semaine, mais plus déterminés. La plupart des soutiens viennent des villages amérindiens à proximité pour aider le chef Roland Sjabere dans sa nouvelle quête : la construction de 3 carbets en bois sur des points stratégiques, qui empêcheront aux engins de chantier de passer.
Il ne faut pas plus d'une matinée pour venir à bout de cette tâche..
Le résultat final peut faire penser à une ZAD , une zone à défendre comme on peut le voir sur une pancarte.
Christophe Yanuwana Pierre, l'un des leaders de ce mouvement de résistance, et porte parole du mouvement jeunesse autochtone de Guyane préfère pour l'instant parler de zone de résistance :
"Peut-être que l'on va faire des endroits culturels, peut-être que l'on va faire un nouveau village, peut-être que cela va juste être un campement provisoire. En tout c'est un espace que l'on va occuper jusqu'à ce qu'il se décident à partir!"
Roland Sjabere, le chef du village Prospérité affirme : "C'est déjà un village, ici c'est notre village à nous...". Ces trois carbets sont donc les prémices d'un futur village amérindien selon le yopoto qui compte sur le temps comme meilleur allié face à la direction de la future centrale électrique de l'ouest guyanais et ses obligations à tenir.
Les kali'na ont reçu le soutien d'un allié venu de métropole pour lutter contre l'avancée du projet dans la forêt proche du village Prospérité.
Pierrot Pantel est ingénieur écologue, chargé de mission juridique à l'ANB, l'association nationale pour la biodiversité, il est en Guyane depuis deux semaines, sur le chantier de la CEOG, aux côté des Amérindiens, en train de relever les mesures sur l'espace défriché.
Son objectif est de contrôler la zone déboisée, qu'elle corresponde aux autorisations délivrées pour le projet.