Marie-Laure Phinéra Horth a été renvoyée devant le tribunal correctionnel le 10 novembre prochain pour « recel habituel de biens provenant d’un délit ». La sénatrice de la Guyane est soupçonnée, alors qu'elle était maire de Cayenne et présidente de la communauté d'agglomération du centre littoral (CACL), d'avoir continué à percevoir pendant 40 mois (du 1er janvier 2013 au 30 avril 2016) l'intégralité de son salaire d'orthophoniste titulaire à l'hôpital de Cayenne, sans effectuer de prestations en retour.
Les conclusions de l’ordonnance et de non-lieu partiel sont accablantes pour l’élue ainsi que les deux anciens directeurs de l’hôpital de Cayenne Pierre Pauchard et Dominique Delpech et Bruno Milcent directeur des ressources humaines. Ces derniers doivent répondre « de soustraction détournement ou destruction de biens d’un dépôt public par le dépositaire ou un de ses subordonnés ».
Une affaire qui a commencé en 2016 après un signalement d’un cabinet d’audit KPMG « agissant es-qualité de commissaire aux comptes du Centre hospitalier Andrée Rosemon ». Les enquêteurs ont initié un certain nombre d’investigations, et surtout d’auditions. Des témoignages dont la plupart relèvent les absences de l’orthophoniste. En outre, il est confirmé « qu’elle n’a pas demandé à bénéficier du crédit de 140 heures trimestriel auquel elle pouvait prétendre en tant que maire de Cayenne ». Le préjudice du CHAR a été évalué à 229 471,02 euros.
Marie-Laure Phinéra Horth indique pour sa défense, qu’elle était hiérarchiquement rattachée au directeur de l’hôpital. Ces faits, les montants des salaires comme la durée, ont toujours été contestés. Marie-Laure Phinéra Horth et son conseil José Lama, n'ont pas encore réagi officiellement. Sénatrice, Marie Laure Phinera Horth bénéficie de l’immunité parlementaire. Cependant, l’engagement de poursuites contre un parlementaire "n'est soumis à aucune autorisation particulière du Sénat, dès lors que ces poursuites ne comportent pas de mesure privative ou restrictive de liberté".