Mieux soigner le diabète : le groupement expérimental Diabète Amazonie Métabolisme fait ses preuves en Guyane

L'alimentation un facteur essentiel pour réguler le diabète
Le diabète est un problème de santé majeur : D’ici 2050 on estime qu’1,3 milliard de personnes souffriront d’une forme de diabète. La Guyane n’échappe pas au phénomène. Le groupement Diam (Diabète Amazonie Métabolisme) a été mis en place par le professeur Nadia Sabbah, endocrinologue au Centre hospitalier de Cayenne. Ce dispositif expérimental créé en 2020 est soutenu par le Ministère de la Santé et l’Assurance Maladie.

En France, d'après Santé publique France, les taux de prévalence les plus élevés pour le diabète sont observés dans les départements d'outre-mer. "À structure d'âge identique, la prévalence est deux fois plus élevée à La Réunion que sur l'ensemble du territoire. Elle est 1,8 fois plus élevée en Guadeloupe et 1,5 fois plus élevée en Guyane et à la Martinique", indique ce rapport.

Diam : 4 ans pour faire ses preuves

Une problématique suivie de très près en Guyane où en 2020, le professeur Sabbah, cheffe du service "endrocrino-diabéto-nutrition" au Centre hospitalier de Cayenne a répondu à un appel à projet du Ministère de la Santé et l’Assurance Maladie visant à réduire les frais autour de la maladie du diabète. Cela a donné Diam (Diabète Amazonie Métabolisme), une incitation à la prise en charge partagée pour réduire les frais de santé des patients.

Il n’y a que deux département d’outre-mer qui ont eu leurs projets valorisés pour cet appel à projet. Diam est subventionné par le Ministère de la santé pour 4 ans. Il va donc se terminer l’année prochaine (2040/2024). Il y aura bien sûr un bilan de fait sur l’efficience du dispositif. Et selon le résultat, l’expérimentation pourra être prolongée ou bien appliquée à d’autres départements.

Diam est ce que l’on appelle une Ipep, une incitation à la prise en charge partagée dans le cadre du diabète, des pathologies métaboliques et facteur de risque cardiovasculaire.

Vérélène Alcide, infirmière et coordinatrice de Diam :

« Ce travail coordonné consiste à mettre en commun des forces. Le constat est qu’il n’y a pas beaucoup de cabinets d’endocrinologues en ville. Il fallait donc créer un dispositif pour éviter que les gens se présentent, en bout de course, aux urgences, pour des choses qui peuvent être réglées en ville. Le groupement est composé de médecins de ville, d’infirmiers libéraux, de quelques ophtalmologues car dans les complications du diabète, il y a la rétinopathie diabétique, de néphrologues pour répondre à la néphropathie diabétique et des cardiologues. Des podologues, des diététiciens, font aussi partie du groupement. Nous interagissons avec un moyen de communication sécurisé appelé « globule » qui permet de communiquer autour du patient et de s’échanger des dossiers. La plateforme a été mise en place par un organisme qui déploie les outils numérique de la santé, le GCS Guyasis. Cette chaîne de soins continue permet de limiter les hospitalisations et de mieux coordonner le parcours de soins. »

Penser à se faire dépister

Tous ces professionnels se sont engagés dans le processus de continuité des soins non programmés pour répondre « H24J7 » à tout moment et tous les jours de la semaine. Diam a fait de la formation un axe fort tant, pour harmoniser les pratiques, que pour améliorer la prise en charge des patients.

Parmi les facteurs favorisant l’apparition d’un diabète figure l’obésité « la courbe du diabète et de l’obésité se suivent dans le monde » et en Guyane 51 % des Guyanais sont en surpoids ou obèses, selon un rapport de l'INSEE de 2019. Diam a intégré dans l'équipe un diététicien à mi-temps pour suivre ces patients.

Le diabète est une maladie qui progresse en silence, on ne détecte pas toujours les symptômes à temps. Aussi, Diam, l’association des patients diabétiques, l’association Diabète Guyane Obésité travaillent ensemble et organisent des dépistages spontanés pour qu’aucun diabétique ne s’ignore.

La maladie du diabète est en constante augmentation dans le monde. Il est urgent qu’il y ait davantage d'efforts de conscientisation des populations sur cette pathologie qui touchent des personnes de plus en plus jeunes.
Au mois de novembre se tiendra en Guyane, la sixième édition du congrès de diabétologie auquel participeront des professeurs de l’hexagone, du Canada, des Antilles et les médecins de Guyane.