Le préfet met en demeure les migrants occupant la pointe Buzaré de quitter les lieux sous quinze jours. Une mesure motivée d’abord par l’insalubrité de ce campement sans eau courante ni électricité. Ils sont environ 200 à vivre là, dont une trentaine d’enfants, surtout des ressortissants cubains.
Ils ont quinze jours pour quitter la pointe Buzaré, où ils vivent depuis plusieurs mois, sous des tentes.
Ces demandeurs d’asile cubains ont appris la nouvelle jeudi. Guia Pablo était coiffeur et cuistot à Cuba. Il est découragé :
On pensait que l'on nous aiderait ici mais on nous traite comme des moins que rien . Parmi nous il y a des médecins, des universitaires, des enseignants, des coiffeurs, des femmes enceintes, des anciens, cas de covid aussi, nous expulser comme ça , je ne comprends car on va tous se retrouver à la rue.
Beaucoup ont été déboutés de leur première demande d’asile. Certains sont en attente de la décision en appel, d’autres ont été définitivement déboutés. Jorge Luis, habitant de la Pointe Buzaré :
Lorsque nous n'avons pas dans notre pays la liberté . Nous sommes venus ici en pensant que les droits de l'homme seraient respectés, que c'était un pays où nous pourrions nous intégrer et il est arrivé le contraire...
Jorge Luis a fui Cuba où il était persécuté par la police, dit-il. Cet ancien chef cuistot vit sur la pointe Buzaré avec sa femme, dans des conditions très précaires
Parfois le vent emporte la tente alors tu sors pour aider ceux à qui ça arrive avec des enfants. Il y a aussi les trous qui laissent passer la pluie et nous sommes souvent très mouillés...
Les demandeurs d’asile bénéficient de distribution de nourriture et d’une carte donnée par les autorités pour acheter le minimum pour manger. Mais le problème, c’est le logement comme le souligen Melvis, habitante de la Pointe Buzaré :
J'ai dormi devant la Croix rouge la police m'a expulsée. Pareil la-bas sur la plage j'ai dormi dans l'église pendant deux mois en attendant un logement mais la Croix rouge n'a pas trouvé à me loger. Je suis revenue ici, cela fait 5 mois que je suis en Guyane. Je vis sans rien, je dors sur le sol avec les moustiques, la chaleur, sans courant.
L’accueil des demandeurs d’asile, une compétence de l’Etat. Selon la préfecture, le relogement de ces migrants est en cours d’instruction au cas par cas. En Guyane, le nombre de demandeurs d’asile rapporté à la population est l’un des plus élevés de France. L’an dernier, seulement 11 % étaient hébergés, le territoire n’a toujours pas de centre d’accueil pour cette catégorie de migrants.
Ce site illustre les carences de l’accueil des demandeurs d’asile en Guyane.